Sabre de récompense nationale

Sabre de récompense nationale offert par le Directoire exécutif au citoyen Calandre, Lieutenant, confirmé par un brevet d'honneur par arrêté du Premier Consul du 27 frimaire an XI. Garde à une branche en laiton doré portant, au milieu, un médaillon signé: "MANUFRE À VERSAILLES"; longs oreillons en forme de navette; calotte à l'allemande, ajourée; fusée recouverte de cuir, filigranée. Lame bleuie et dorée au tiers, à dos plat et contre-tranchant, se terminant en langue de carpe, signée, au talon: "Klingenthal". Fourreau de bois, à deux grandes garnitures et attelles en laiton doré, crevés recouverts de chagrin noir; la chape est signée, sur le devant: "Le Directoire Exécutif au Cen Calandre, Lieutenant"; dard en fer découpé et repercé. Longueur 100 cm. (Léger fêle à la bouterolle). Époque Directoire. Ce sabre fait partie de la série fabriquée à la Manufacture de Versailles et donné par le Directoire exécutif. Il est décrit dans le manuscrit de la Manufacture comme: "Modèle estimé à 90 F". Il doit apparaître dans l'état de l'an VII au 29 ventôse an IX. Ce sabre est accompagné d'un brevet d'honneur et d'un duplicata manuscrit d'époque: - Brevet d'honneur sur parchemin, attribué au citoyen Calandre, lieutenant. Bonaparte, Premier Consul de la République, d'après le compte qui lui a été rendu de la conduite distinguée et de la bravoure éclatante du Cen Calandre lieutenant dans la Onzième ½ Brigade d'Infanterie de ligne, à l'affaire du 14 Frimaire An Sept, Lors de la deffense du Camp de Civita Castellana. Lui décerne à titre de récompense nationale, un Sabre d'honneur. Donné à Paris le Vingt Sept Frimaire an Onze de la République française. Signé, le Premier Consul Bonaparte, le Secrétaire d'État Hugues Maret et Le Ministre de la Guerre Alex. Berthier. Avec son cachet à sec. 33 x 38,5 cm. Époque Consulat. - Duplicata entièrement manuscrit: "Camp d'Utrecht, 1re Division. Le Brevet constatant les services du Sieur Calandre porte: Le 14 frimaire an 7. Lors de la Défense du Camp de Civitta Castellana, Se trouvant à la Tête de Sa Compagnie mit en déroute une Colonne Ennemie, Tua plusieurs Canonniers, à leur poste; fit 200 prisonniers et prit 22 Bouches à feu... Cette action lui a mérité un sabre d'honneur qui lui a été décerné par le Directoire Exécutif Confirmé par arrêté du 1er Consul et Breveté le 27 frime an 11: Jouisst de la double Solde comme Ss-Lieutt...". Ce document est contresigné et porte le cachet de Chénier, sous-inspecteur aux revues, et celui du conseil d'administration du 11e régiment d'infanterie de ligne; il est signé par tous les officiers de ce régiment. 27 x 40,5 cm. Époque Consulat. Bon état. CALANDRE Pierre, né le 18 août 1772 à Bastia; il était soldat dans le 4e bataillon des chasseurs corses, depuis le 14 mai 1789, lorsqu'il fit la campagne de 1792 à l'armée des Alpes. Passé à celle des Pyrénées orientales, il y fit la guerre de 1793 à l'an III, et entra comme caporal dans le 4e bataillon du Mont-Blanc, à la formation de ce corps, le 8 juin 1793. Sergent, le 8 brumaire an II et sous-lieutenant, le 2 frimaire suivant, dans ce même bataillon, devenu 15e provisoire, puis 20e, ensuite 11e ½ brigade et enfin 11e régiment d'infanterie de ligne; CALANDRE servit ensuite de l'an IV à l'an VIII aux armées d'Italie et de Naples. Il se distingua, le 14 frimaire an VII, à la défense du camp de Civita Castennala, où, se trouvant à la tête de sa compagnie, il mit en déroute une colonne ennemie, tua plusieurs canonniers de sa main, fit 200 prisonniers et pris 22 pièces de canon. Cette action fut récompensée par le grade de lieutenant, le 1er messidor suivant, et par un sabre d'honneur que lui accorda le Directoire, et dont le brevet fut confirmé par un arrêté du Premier Consul, le 27 brumaire an XI. CALANDRE suivit l'armée de Batavie, en l'an XI et l'an XII. Légionnaire de droit, le 1er vendémiaire de cette dernière année, il fut nommé officier de l'ordre, le 25 prairial suivant. Il servit avec distinction en Autriche, en l'an XIV, et en Prusse, l'année suivante; il fut nommé capitaine, le 12 novembre 1806. Il fit en suite les campagnes de 1807 et 1808, en Dalmatie; celle de 1809, à la grande armée, où il se distingua, et fut blessé d'un coup de feu à la cuisse gauche, le 11 juillet, à Znaïm, et enfin celle de 1810, en Illyrie. Retraité au mois de juin 1813.