la bataille de Fontenoy en 841
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la bataille de Fontenoy en 841
Moment important de l'histoire de France et de l' Allemagne, la bataille de Fontenoy (841) marque la fin de l'empire de Charlemagne , et son démantèlement consacré par le traité de Verdun (843) constitue l'acte de naissance de ces deux Pays .
Les causes du conflit:
A la mort de Charlemagne, en 814, son fils Louis le Pieux ou le 'Débonnaire' devient empereur d'Occident, tandis que son neveu Bernard, fils de Pépin, reçoit l'Italie. Empire Chrétien faisant pendant à l'empire chrétien d'Orient, il est constitué de royaumes largement autonomes, que Louis le Pieux distribue par avance à ses trois fils: à l'ainé Lothaire la couronne impériale, à Pépin l'Aquitaine, à Louis la Bavière ; Bernard conserve l'Italie.
Néanmoins, l'unité reste le souci majeur de l'empereur. Unité politique, unité religieuse , dans un rêve de reconstitution de l'empire chrétien de Constantin, et unification juridique. Or, ce beau rêve éclate à l'arrivée de la seconde femme de l'empereur, la belle Judith de Bavière, lorsqu'elle voudra faire une place à son propre
fils, le futur Charles le Chauve, né en 823.
Devant cette menace, les trois fils coalisés se trouvent face à Bernard, comte de Septimanie, qu'on accuse d'être devenu l'amant de Judith et de se servir d'elle pour prendre un ascendant sur l'esprit de Louis le Pieux.
Dés lors, l'empire entre dans une période agitée faite de révoltes, de retournements de situation, de renversements d'alliances au cours de laquelle on verra intervenir non seulement les princes, mais aussi les Grands (féodaux), les évêques d'Austrasie, et le pape lui-même, où l'on voit Judith enfermée dans un cloître, Louis le Pieux déposé puis rétabli, Lothaire placé sur le trône puis exilé en Italie.
Pendant ce temps, les territoires changent de mains. A la fin de 837, Louis le Pieux, à nouveau rétabli sur son trône, toujours soucieux d'assurer à Charles, son fils né de Judith, une part d'héritage, lui donne la Frise, le nord de la Bourgogne et la Champagne.
En 838, Pépin meurt; Charles, devenu majeur, est proclamé roi et reçoit l'Aquitaine, qu'il devra cependant disputer au fils de Pépin, Pépin II d'Aquitaine que les Aquitains s'étaient donnés pour roi.
La bataille de Fontenoy verra s'opposer les prétentions impériales de Lothaire, aidé de Pépin II , à la coalition des demi-frères Louis le Germanique et Charles, aidé de sa mère Judith.
Curieusement, les armées venant du nord vont se succéder au passage de l'Yonne à Auxerre, les deux frères poursuivant Lothaire qui tente de faire sa jonction avec Pépin arrivant de la Loire.
Les causes du conflit:
A la mort de Charlemagne, en 814, son fils Louis le Pieux ou le 'Débonnaire' devient empereur d'Occident, tandis que son neveu Bernard, fils de Pépin, reçoit l'Italie. Empire Chrétien faisant pendant à l'empire chrétien d'Orient, il est constitué de royaumes largement autonomes, que Louis le Pieux distribue par avance à ses trois fils: à l'ainé Lothaire la couronne impériale, à Pépin l'Aquitaine, à Louis la Bavière ; Bernard conserve l'Italie.
Néanmoins, l'unité reste le souci majeur de l'empereur. Unité politique, unité religieuse , dans un rêve de reconstitution de l'empire chrétien de Constantin, et unification juridique. Or, ce beau rêve éclate à l'arrivée de la seconde femme de l'empereur, la belle Judith de Bavière, lorsqu'elle voudra faire une place à son propre
fils, le futur Charles le Chauve, né en 823.
Devant cette menace, les trois fils coalisés se trouvent face à Bernard, comte de Septimanie, qu'on accuse d'être devenu l'amant de Judith et de se servir d'elle pour prendre un ascendant sur l'esprit de Louis le Pieux.
Dés lors, l'empire entre dans une période agitée faite de révoltes, de retournements de situation, de renversements d'alliances au cours de laquelle on verra intervenir non seulement les princes, mais aussi les Grands (féodaux), les évêques d'Austrasie, et le pape lui-même, où l'on voit Judith enfermée dans un cloître, Louis le Pieux déposé puis rétabli, Lothaire placé sur le trône puis exilé en Italie.
Pendant ce temps, les territoires changent de mains. A la fin de 837, Louis le Pieux, à nouveau rétabli sur son trône, toujours soucieux d'assurer à Charles, son fils né de Judith, une part d'héritage, lui donne la Frise, le nord de la Bourgogne et la Champagne.
En 838, Pépin meurt; Charles, devenu majeur, est proclamé roi et reçoit l'Aquitaine, qu'il devra cependant disputer au fils de Pépin, Pépin II d'Aquitaine que les Aquitains s'étaient donnés pour roi.
La bataille de Fontenoy verra s'opposer les prétentions impériales de Lothaire, aidé de Pépin II , à la coalition des demi-frères Louis le Germanique et Charles, aidé de sa mère Judith.
Curieusement, les armées venant du nord vont se succéder au passage de l'Yonne à Auxerre, les deux frères poursuivant Lothaire qui tente de faire sa jonction avec Pépin arrivant de la Loire.
Re: la bataille de Fontenoy en 841
Forces en présence :
La question des troupes mobilisables par les Carolingiens a été très discutée: cela va de quelques milliers de combattants à 35000 cavaliers suivis d'une masse de fantassins et d'auxiliaires pouvant aller jusqu'à 100 000 hommes. On sait par ailleurs que Louis le Pieux à le fin de son règne eut quelque difficulté à réunir suffisamment de combattants pour maintenir la défense de l'empire aux frontières. Enfin, compte- tenu du fait que le recrutement dépendait du système d'allégeances des vassaux à leur suzerain, il est permis de penser que les disputes continuelles entre les frères, ainsi que les attributions changeantes des territoires aux uns et aux autres, avaient pu saper la légitimité du lien féodal.
Une estimation qui paraît basse pour une bataille de cette importance nous est fournie par le seul contemporain qui en ait fourni une relation, Nithard. Celui-ci nous raconte qu'au passage de la Seine en crue, le 31 Mars 841, Charles « remplit 28 navires d'hommes armés ». Sachant que ces navires étaient de grosses barques à fond plat, chacune d'elle ne pouvait guère embarquer plus de dix hommes avec leurs montures. Cette troupe complétée par des renforts venant de Bourgogne et d'Aquitaine est finalement estimée à 400 cavaliers.
Puisque d'après Nithard les guerriers de Louis étaient moins nombreux, on peut estimer à 700 cavaliers environ les forces des coalisés, celles de Lothaire à moins encore. Il est peu probable en outre que des fantassins aient pris part à la bataille compte-tenu du temps qui leur était nécessaire pour arriver sur les lieux.
A cette époque, chaque combattant pourvoit selon ses moyens à son équipement, constitué pour les armes offensives de la lance à fer triangulaire, de l'épée longue à deux tranchants, parfois d'une épée à un tranchant, le sax ou skramasax, de la hache de combat et de l'arc; les armes défensives sont le bouclier rond ou ovale, en bois recouvert de cuir avec une partie centrale en fer, l'umbo. L'armure est soit une sorte de cotte de mailles, soit une casaque en cuir recouverte d'écailles de métal, le casque est une simple calotte de fer.
Le combat qui va s'engager à Fontenoy est une bataille « aramie », c'est-à-dire qui va se livrer sur un site déterminé, à une date et une heure fixées à l'avance, sous la foi du serment. Il s'agit donc d'une « ordalie » ou jugement de Dieu. Ce sera aussi une bataille rangée, dans laquelle la stratégie qui commande les divers mouvements de troupes se transforme rapidement en une série de combats singuliers, ou de petites unités entourant un chef, mélange de charges collectives, de paniques, de duels dispersés, donnant lieu à des affrontements extrêmement meurtriers.
La question des troupes mobilisables par les Carolingiens a été très discutée: cela va de quelques milliers de combattants à 35000 cavaliers suivis d'une masse de fantassins et d'auxiliaires pouvant aller jusqu'à 100 000 hommes. On sait par ailleurs que Louis le Pieux à le fin de son règne eut quelque difficulté à réunir suffisamment de combattants pour maintenir la défense de l'empire aux frontières. Enfin, compte- tenu du fait que le recrutement dépendait du système d'allégeances des vassaux à leur suzerain, il est permis de penser que les disputes continuelles entre les frères, ainsi que les attributions changeantes des territoires aux uns et aux autres, avaient pu saper la légitimité du lien féodal.
Une estimation qui paraît basse pour une bataille de cette importance nous est fournie par le seul contemporain qui en ait fourni une relation, Nithard. Celui-ci nous raconte qu'au passage de la Seine en crue, le 31 Mars 841, Charles « remplit 28 navires d'hommes armés ». Sachant que ces navires étaient de grosses barques à fond plat, chacune d'elle ne pouvait guère embarquer plus de dix hommes avec leurs montures. Cette troupe complétée par des renforts venant de Bourgogne et d'Aquitaine est finalement estimée à 400 cavaliers.
Puisque d'après Nithard les guerriers de Louis étaient moins nombreux, on peut estimer à 700 cavaliers environ les forces des coalisés, celles de Lothaire à moins encore. Il est peu probable en outre que des fantassins aient pris part à la bataille compte-tenu du temps qui leur était nécessaire pour arriver sur les lieux.
A cette époque, chaque combattant pourvoit selon ses moyens à son équipement, constitué pour les armes offensives de la lance à fer triangulaire, de l'épée longue à deux tranchants, parfois d'une épée à un tranchant, le sax ou skramasax, de la hache de combat et de l'arc; les armes défensives sont le bouclier rond ou ovale, en bois recouvert de cuir avec une partie centrale en fer, l'umbo. L'armure est soit une sorte de cotte de mailles, soit une casaque en cuir recouverte d'écailles de métal, le casque est une simple calotte de fer.
Le combat qui va s'engager à Fontenoy est une bataille « aramie », c'est-à-dire qui va se livrer sur un site déterminé, à une date et une heure fixées à l'avance, sous la foi du serment. Il s'agit donc d'une « ordalie » ou jugement de Dieu. Ce sera aussi une bataille rangée, dans laquelle la stratégie qui commande les divers mouvements de troupes se transforme rapidement en une série de combats singuliers, ou de petites unités entourant un chef, mélange de charges collectives, de paniques, de duels dispersés, donnant lieu à des affrontements extrêmement meurtriers.
Re: la bataille de Fontenoy en 841
Le lieu de l'affrontement se situera entre les hauteurs de Fontenoy occupées par Lothaire et celles dominant Thury où s'établissent Charles et Louis. Nous sommes à la limite séparant la Forterre calcaire inculte de la Puisaye argileuse boisée et marécageuse.
Les clairières de culture se trouvent autour des villages et des hameaux, dont certains, Thury, Lain, Fontenoy, Levis, avaient déjà plusieurs siècles d'existence. Ce périmètre était traversé principalement par la voie romaine d'Auxerre à Mesvres, passant par Ouanne et Entrains.
Il faut pour livrer bataille un espace permettant à environ 1300 cavaliers de se déployer. Le seul répondant à cette condition semble être circonscrit entre le plateau du Deffand et le ruisseau de Saint-Bonnet. C'est là que doivent être recherchés les lieux cités par Nithard: Brittas, Solemnat, Fagit, le ruisseau des Bourguignons. Les indications topographiques conduiraient à situer Brittas sur la « colline » du Deffand.
Solemnat peut se confondre avec l'établissement gallo-romain des Vallées de Solmé qui a laissé des traces (monnaies et poteries) sur plus de dix hectares entre le bois de Briotte et la prairie de Saint-Bonnet. L'hypothèse de Fagit situé sur un petit plateau à la pointe nord du climat de Tau pourrait être renforcée par la proximité de la Fosse aux Gens d'Armes. Enfin le ruisseau des Bourguignons est à identifier avec le ruisseau Saint-Bonnet qui de Sémentron va se jeter dans l'Ouanne en amont de Toucy.
Les clairières de culture se trouvent autour des villages et des hameaux, dont certains, Thury, Lain, Fontenoy, Levis, avaient déjà plusieurs siècles d'existence. Ce périmètre était traversé principalement par la voie romaine d'Auxerre à Mesvres, passant par Ouanne et Entrains.
Il faut pour livrer bataille un espace permettant à environ 1300 cavaliers de se déployer. Le seul répondant à cette condition semble être circonscrit entre le plateau du Deffand et le ruisseau de Saint-Bonnet. C'est là que doivent être recherchés les lieux cités par Nithard: Brittas, Solemnat, Fagit, le ruisseau des Bourguignons. Les indications topographiques conduiraient à situer Brittas sur la « colline » du Deffand.
Solemnat peut se confondre avec l'établissement gallo-romain des Vallées de Solmé qui a laissé des traces (monnaies et poteries) sur plus de dix hectares entre le bois de Briotte et la prairie de Saint-Bonnet. L'hypothèse de Fagit situé sur un petit plateau à la pointe nord du climat de Tau pourrait être renforcée par la proximité de la Fosse aux Gens d'Armes. Enfin le ruisseau des Bourguignons est à identifier avec le ruisseau Saint-Bonnet qui de Sémentron va se jeter dans l'Ouanne en amont de Toucy.
Re: la bataille de Fontenoy en 841
Tout étant rompu, nous dit Nithard, Louis et Charles se mettent en marche au lever du jour et occupent, avec le tiers environ de leur armée, le sommet d'une colline contiguë au camp de Lothaire, en attendant son arrivée et la deuxième heure, comme les leurs s'y étaient engagés par serment. Puis, lorsque les deux armées furent en présence , ile en vinrent aux mains sur le ruisseau des Bourguignons, et ce fut une grande bataille. Louis et Lothaire luttèrent courageusement au lieu dit Briottes, et Lothaire, vaincu, fut repoussé. La partie de l'armée (ennemie) dont Charles soutint le choc au lieu dit Fagit fut immédiatement mise en fuite. Au contraire, celle qui, à Solmet, attaqua Alard et tous les autres auxquels, Dieu aidant, j'ai fourni un assez utile secours, combattit vaillamment; ainsi les succès se balancèrent, mais finalement tous les partisans de Lothaire furent mis en déroute. »
Le 25 au matin, Louis et environ 250 cavaliers occupent la position la plus avancée , les Hauts de Briotte, les Rues, L'Echelier, tandis que les reste des armées alliées se trouve déployé en arrière sur la Capette et Buisson Héry.
On nous dit qu'à Brittas c'est Lothaire qui prit d'abord l'avantage; se jetant lui-même au milieu des troupes de Louis, il réussit à les repousser jusqu'au ruisseau des Bourguignons. C'est alors qu'interviennent les troupes de Charles à partir du plateau du Deffand. Il lance ses cavaliers sur les pentes du Tau et bouscule la cavalerie de Lothaire aux prises avec Louis. Les éléments de Lothaire sont « immédiatement mis en fuite » et rejetés pour partie dans cette Fosse aux Gens d'Armes qui s'ouvre juste au -dessous.
Une autre partie des troupes de Charles commandée par le sénéchal Alard, vient soutenir Louis sur Solemnat, mais une brusque attaque de Pépin relance un moment le combat auquel Nithard dit qu'il participe. Enfin, l'intervention du comte bourguignon Guérin aux côtés de Charles et d'Alard va décider de la victoire.
Le 25 au matin, Louis et environ 250 cavaliers occupent la position la plus avancée , les Hauts de Briotte, les Rues, L'Echelier, tandis que les reste des armées alliées se trouve déployé en arrière sur la Capette et Buisson Héry.
On nous dit qu'à Brittas c'est Lothaire qui prit d'abord l'avantage; se jetant lui-même au milieu des troupes de Louis, il réussit à les repousser jusqu'au ruisseau des Bourguignons. C'est alors qu'interviennent les troupes de Charles à partir du plateau du Deffand. Il lance ses cavaliers sur les pentes du Tau et bouscule la cavalerie de Lothaire aux prises avec Louis. Les éléments de Lothaire sont « immédiatement mis en fuite » et rejetés pour partie dans cette Fosse aux Gens d'Armes qui s'ouvre juste au -dessous.
Une autre partie des troupes de Charles commandée par le sénéchal Alard, vient soutenir Louis sur Solemnat, mais une brusque attaque de Pépin relance un moment le combat auquel Nithard dit qu'il participe. Enfin, l'intervention du comte bourguignon Guérin aux côtés de Charles et d'Alard va décider de la victoire.
Re: la bataille de Fontenoy en 841
Cette bataille est moins connue que la fameuse bataille de Fontenoy de 1745, mais mérite que l'on s'y intéresse.
Un musée sur place est à visiter (nous allons y faire une visite prochainement)...
Un musée sur place est à visiter (nous allons y faire une visite prochainement)...
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