La Rochelle : un canon datant de la Seconde Guerre mondiale disparaît

La Rochelle : un canon datant de la Seconde Guerre mondiale disparaît :

Un canon de fabrication tchèque, conservé dans un bunker près de la Rochelle a été volé il y a quelques jours, sur la plage de Saint-Jean-des-sables.



Un vol et une énigme. L'arme était installée dans un bunker construit par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale sur la plage de Saint-Jean-des-Sables, à Angoulins, au sud de La Rochelle.
« C'est barbare. Notre projet est détruit », a réagi, mercredi 23 septembre, Pavel Chrasta, le président du club d'histoire militaire d'Opava, en République tchèque, en apprenant le vol de ce canon. En 2010, avec son association, il a manifesté le souhait de le récupérer pour l'exposer dans un musée dans lequel seraient reconstituées les lignes de défense de ce qui était alors la Tchécoslovaquie.

Cette pièce d'artillerie de type N1-R676 en faisait partie. Elle a été fondue dans les années 1930 par la société Skoda, basée justement à Opava, dans l'est du pays, près de la frontière polonaise. Elle protégeait les frontières entre 1935 et 1938, avant l'invasion allemande en 1939. Les Nazis l'ont ensuite récupérée, rebaptisée modèle 4,7 PAK K36t et l'ont emmenée dans le blockhaus R676/04, construit à Saint-Jean-des-Sables, à Angoulins pour faire partie du point d'appui Ro248 baptisé Anton, qui était un élément du mur de l'Atlantique.
Enquête laborieuse

« J'espère qu'à l'avenir les autorités françaises permettront le retour de ces armes dans leur mère patrie », a confié Pavel Chrasta à « Sud Ouest », regrettant par là la longueur des tractations.

Pourtant le Conseil départemental de l'Eure, à qui appartient le domaine de la Sapinière, n'était pas hostile à ce projet et rien n'empêchait ce transfert. L'enquête promet d'être laborieuse pour retrouver l'arme car personne ne peut dire quand exactement ont eu lieu les faits. Seule certitude, la disparition de ce canon de 4,7 cm de diamètre a été constatée au mois de mai par le personnel du centre de vacances de la Sapinière, dont le parc englobe le blockhaus. Depuis la plage, les employés ont remarqué qu'une plaque en fonte scellée de l'intérieur obstruait la fenêtre de tir en lieu et place de la gueule du canon. Une autre « visite » aurait eu lieu en juillet. Depuis, la plaque a été remplacée par des rangées de parpaings.
Canon scié

« Les voleurs avaient sûrement repéré les lieux et ont bien préparé leur affaire, car elle a demandé du personnel, avance la capitaine Cécile Vincent, qui commande la compagnie de gendarmerie de La Rochelle. Ils ont creusé un trou assez grand pour qu'un homme y passe, depuis le toit du bunker pour atteindre la porte blindée qui était ensevelie. Mais pour voler le canon qui - selon un document technique retrouvé par la brigade d'Angoulins - pesait environ 1 500 kg, ils ont dû le scier pour le faire sortir par la fenêtre de tir car c'était impossible par la galerie. Ils ont ensuite pris soin de reboucher le passage avec du sable et la fenêtre de tir avec une plaque de fonte. Ces éléments nous font penser qu'il pourrait s'agir de collectionneurs. Des voleurs de métaux n'auraient pas pris un tel soin. »

article Sud Ouest.