Casque adrian mle 1915 de l'armée Russe
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Re: Casque adrian mle 1915 de l'armée Russe
A la veille de la première guerre mondiale, l'armée impériale russe du tsar Nicolas II alignait 353 régiments dont 16 de la garde, totalisant environ 4 100 000 hommes. Munie une force colossale, la Russie ne réussit pas à obtenir l'avantage lors de la guerre russo-japonaise de 1904-1905, mais consolida fortement son armée à la suite de cet échec au point de se tailler une solide réputation en Occident en termes de cohésion et de préparation de ses armées.
Au déclenchement de la grande guerre, les armées russes ne sont pas préparées à la guerre moderne, en sous-effectif du fait du manque d'armes, malgré 14 millions d'hommes mobilisés. Elle souffre de problèmes logistiques et son artillerie et son aviation sont insuffisantes. Les détroits turcs étant fermés, les alliés ne peuvent lui livrer de l'armement et des munitions qu'au compte-gouttes par Mourmansk et Vladivostok. Conformément aux engagements pris envers la France, l'armée russe attaque début août 1914 en Prusse-Orientale et en Galicie.
Face à l'Allemagne, dont les forces principales attaquent la France et la Belgique et ne laissent que quelques corps d'armées en Prusse orientale, les armées russes sont battues à la bataille de Stalluponen, mais remportent celle de Gumbinnen. La riposte allemande, fin août, commandée par Paul von Hindenburg et Ludendorff à la bataille de Tannenberg et à la bataille des lacs de Mazurie, est foudroyante. Les Allemands capturent 90 000 prisonniers et récupèrent beaucoup d'armement ennemi à Tannenberg et 100 000 prisonniers lors de la bataille des lacs de Mazurie.
Les armées russes obtiennent toutefois quelques francs succès face aux Autrichiens en occupant la Galicie orientale.
En 1915, Nicolas II démet alors le grand-duc Nicolas de ses fonctions de commandant suprême des armées impériales, alors principal artisan des victoires de Lemberg et de Lodz. La bataille de Lemberg fait 300 000 morts et 130 000 prisonniers dans les rangs austro-hongrois. La bataille de Lodz sauve la Silésie.
Le 21 août 1915, ne possédant ni les aptitudes, ni la formation, l'empereur se met à la tête des armées. Elles sont obligées de se replier et leur dénuement devient catastrophique. Le conseil de guerre, qui est présidé par un monarchiste constitutionnel et un nationaliste, membre de l'Union du peuple russe, désapprouve le 4 septembre 1915 le limogeage du grand-duc et rappelle au tsar que l'armée russe a perdu en treize mois 4 000 000 hommes, tués, blessés ou prisonniers et bat en retraite. L'empereur ne répond pas.
L'armée russe, devant ses défaites successives, est lente à se rendre compte de l'utilité d'un casque de protection au sein d'une guerre où l'artillerie joue un rôle proéminent.
En décembre 1915, une mission française arrivée en Russie, réclama auprès du tsar Nicolas II de l'aide afin de soulager le front occidental. Le quartier général russe, devant faire face à une pénurie d'homme au moment où elle en a le plus besoin, accepta la requête française avec l'envoie de brigades spéciales de tirailleurs dès le début de l'année 1916. La France devait toutefois se charger de leur équipement.
Ces troupes, constituées d'hommes prélevés sur le front Est et au sein des troupes de réserve, constituèrent 7 régiments qui partirent de Russie d'Arkhangelsk et d'Extrême-Orient pour arriver à Marseille en avril 1916. Cette armée russe en France était sous le commandement du général Lokhvitsky.
A leur arrivé, ces hommes furent tout naturellement équipés de casques Adrian modèle 15, peints de couleur marron (afin d'être uniforme à leur tenue) et ornés d'un attribut représentant les armoiries impériales. Ces unités russes furent envoyées aux côtés de l'armée française durant l'offensive de Champagne, durant laquelle elles se battirent courageusement et où elles perdirent 4500 hommes et 70 officiers. Et en Macédoine aux côtés des troupes françaises et serbes lors de l'offensive contre Florina et Monastir durant l'automne 1916.
Parallèlement à l'arrivée des troupes russes en France, devant l'urgence de la situation où l'armée russe devait s'équiper d'un casque moderne, le ministère impérial de la guerre passa commande auprès de Paris de 2 048 000 casques. La France ne livra que 340 000 exemplaires que fin 1916 et étant donné que cette livraison était insuffisante, les troupes russes s'équipèrent de casques Adrian récupérés au gré des combats.
Jusqu'à cette période, aucune fabrication de casques d'acier ne fut entreprise en Russie. Au début de l'été 1916, la Fédération des villes et Zemtsvos de Russie remit une demande à l'attaché militaire français en Russie une demande concernant la fabrication des casques d'acier.
Le 6 juillet 1916, le sous-secrétaire d'Etat du ravitaillement et de l'intendance écrivait à la France afin de savoir si elle ne voyait aucun inconvénient à ce que la demande des zemstvos de Russie obtienne une réponse, dans le but de recevoir les dossiers et renseignements nécessaires pour la fabrication d'un casque destiné à l'armée tsariste. Cette demande resta sans suite.
A la suite de l'abdication du tsar le 15 mars 1917 et après la signature de l'armistice avec l'Allemagne à Brest-Litovsk, l'armée russe se disloqua au profit d'une guerre civile où s'opposèrent les armes blanches favorables à un retour du tsar et l'armée rouge bolchévique.
Au cours de cette période de chaos fut livrée une petite quantité de casques commandés au début de l'année 1916 à la fabrique finlandaise Sohlberg à Helsinki. Adopté officiellement à la fin de l'année 1917, ce casque, désigné comme casque Sohlberg modèle 17, possède une silhouette similaire à l'Adrian français. Alors qu'on estime à quelques dizaines de milliers d'unités produites, c'est principalement le casque Adrian modèle 15 qui coiffe les deux camps.
A la suite de la guerre civile russe, les casques Adrian d'origine française sont ressortis des magasins afin d'équiper l'armée rouge dès 1924. Cependant le nombre d'exemplaires ayant survécu à la grande guerre puis à la révolution est faible, seules quelques troupes d'infanterie en sont équipés.
Ces casques sont peints de couleur vert olive et sont ornés d'une imposante étoile frontale fabriquée en tôle de cuivre en relief. Cet attribut est muni de la faucille et du marteau soviétiques, et peint en rouge à l'exception de la bordure de l'étoile et de l'insigne communiste.
Les casques Adrian resteront en dotation jusque dans les années 30, période durant laquelle l'armée rouge est à la recherche d'un casque de fabrication nationale.
Au déclenchement de la grande guerre, les armées russes ne sont pas préparées à la guerre moderne, en sous-effectif du fait du manque d'armes, malgré 14 millions d'hommes mobilisés. Elle souffre de problèmes logistiques et son artillerie et son aviation sont insuffisantes. Les détroits turcs étant fermés, les alliés ne peuvent lui livrer de l'armement et des munitions qu'au compte-gouttes par Mourmansk et Vladivostok. Conformément aux engagements pris envers la France, l'armée russe attaque début août 1914 en Prusse-Orientale et en Galicie.
Face à l'Allemagne, dont les forces principales attaquent la France et la Belgique et ne laissent que quelques corps d'armées en Prusse orientale, les armées russes sont battues à la bataille de Stalluponen, mais remportent celle de Gumbinnen. La riposte allemande, fin août, commandée par Paul von Hindenburg et Ludendorff à la bataille de Tannenberg et à la bataille des lacs de Mazurie, est foudroyante. Les Allemands capturent 90 000 prisonniers et récupèrent beaucoup d'armement ennemi à Tannenberg et 100 000 prisonniers lors de la bataille des lacs de Mazurie.
Les armées russes obtiennent toutefois quelques francs succès face aux Autrichiens en occupant la Galicie orientale.
En 1915, Nicolas II démet alors le grand-duc Nicolas de ses fonctions de commandant suprême des armées impériales, alors principal artisan des victoires de Lemberg et de Lodz. La bataille de Lemberg fait 300 000 morts et 130 000 prisonniers dans les rangs austro-hongrois. La bataille de Lodz sauve la Silésie.
Le 21 août 1915, ne possédant ni les aptitudes, ni la formation, l'empereur se met à la tête des armées. Elles sont obligées de se replier et leur dénuement devient catastrophique. Le conseil de guerre, qui est présidé par un monarchiste constitutionnel et un nationaliste, membre de l'Union du peuple russe, désapprouve le 4 septembre 1915 le limogeage du grand-duc et rappelle au tsar que l'armée russe a perdu en treize mois 4 000 000 hommes, tués, blessés ou prisonniers et bat en retraite. L'empereur ne répond pas.
L'armée russe, devant ses défaites successives, est lente à se rendre compte de l'utilité d'un casque de protection au sein d'une guerre où l'artillerie joue un rôle proéminent.
En décembre 1915, une mission française arrivée en Russie, réclama auprès du tsar Nicolas II de l'aide afin de soulager le front occidental. Le quartier général russe, devant faire face à une pénurie d'homme au moment où elle en a le plus besoin, accepta la requête française avec l'envoie de brigades spéciales de tirailleurs dès le début de l'année 1916. La France devait toutefois se charger de leur équipement.
Ces troupes, constituées d'hommes prélevés sur le front Est et au sein des troupes de réserve, constituèrent 7 régiments qui partirent de Russie d'Arkhangelsk et d'Extrême-Orient pour arriver à Marseille en avril 1916. Cette armée russe en France était sous le commandement du général Lokhvitsky.
A leur arrivé, ces hommes furent tout naturellement équipés de casques Adrian modèle 15, peints de couleur marron (afin d'être uniforme à leur tenue) et ornés d'un attribut représentant les armoiries impériales. Ces unités russes furent envoyées aux côtés de l'armée française durant l'offensive de Champagne, durant laquelle elles se battirent courageusement et où elles perdirent 4500 hommes et 70 officiers. Et en Macédoine aux côtés des troupes françaises et serbes lors de l'offensive contre Florina et Monastir durant l'automne 1916.
Parallèlement à l'arrivée des troupes russes en France, devant l'urgence de la situation où l'armée russe devait s'équiper d'un casque moderne, le ministère impérial de la guerre passa commande auprès de Paris de 2 048 000 casques. La France ne livra que 340 000 exemplaires que fin 1916 et étant donné que cette livraison était insuffisante, les troupes russes s'équipèrent de casques Adrian récupérés au gré des combats.
Jusqu'à cette période, aucune fabrication de casques d'acier ne fut entreprise en Russie. Au début de l'été 1916, la Fédération des villes et Zemtsvos de Russie remit une demande à l'attaché militaire français en Russie une demande concernant la fabrication des casques d'acier.
Le 6 juillet 1916, le sous-secrétaire d'Etat du ravitaillement et de l'intendance écrivait à la France afin de savoir si elle ne voyait aucun inconvénient à ce que la demande des zemstvos de Russie obtienne une réponse, dans le but de recevoir les dossiers et renseignements nécessaires pour la fabrication d'un casque destiné à l'armée tsariste. Cette demande resta sans suite.
A la suite de l'abdication du tsar le 15 mars 1917 et après la signature de l'armistice avec l'Allemagne à Brest-Litovsk, l'armée russe se disloqua au profit d'une guerre civile où s'opposèrent les armes blanches favorables à un retour du tsar et l'armée rouge bolchévique.
Au cours de cette période de chaos fut livrée une petite quantité de casques commandés au début de l'année 1916 à la fabrique finlandaise Sohlberg à Helsinki. Adopté officiellement à la fin de l'année 1917, ce casque, désigné comme casque Sohlberg modèle 17, possède une silhouette similaire à l'Adrian français. Alors qu'on estime à quelques dizaines de milliers d'unités produites, c'est principalement le casque Adrian modèle 15 qui coiffe les deux camps.
A la suite de la guerre civile russe, les casques Adrian d'origine française sont ressortis des magasins afin d'équiper l'armée rouge dès 1924. Cependant le nombre d'exemplaires ayant survécu à la grande guerre puis à la révolution est faible, seules quelques troupes d'infanterie en sont équipés.
Ces casques sont peints de couleur vert olive et sont ornés d'une imposante étoile frontale fabriquée en tôle de cuivre en relief. Cet attribut est muni de la faucille et du marteau soviétiques, et peint en rouge à l'exception de la bordure de l'étoile et de l'insigne communiste.
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