Les épaulières d'infanterie en 1915-1916

Voici quelques documents et informations sur les épaulières d'infanterie, dites épaulières Adrian.

Documentation de l'Association.

Nous avons peu d'éléments concernant les épaulières (hormis l'article de Henri Boisselier, Le Passepoil, 1921, 1ère année, numero 4, page 91), et cette pièce de collection est devenu fort rare de nos jours. Cependant, quelques documents sont consultables (service des archives du Musée du Service de Santé des Armées, EASSA Val de Grace, Paris) et nous apportent des précisions sur la mise en service, la description, etc...

Les premières épaulières Adrian ont été mises en service fin septembre 1915-début octobre 1915 dans différentes unités de premières lignes.
Dans un courrier du 23 octobre 1915, le général d'Armau de Pouydraguin, commandant la 47ème division, adressée au général commandant la VIIème Armée, indique que les épaulières sont un heureux complément du casque !!!
voir la copie du courrier ci-dessous :



Par contre, le bourrelet de la vareuse-dolman des chasseurs empêche l'épaulière de s'ajuster correctement, sans parler de la couleur bleu clair (ou bleu horizon) qui tranche sur le bleu foncé des chasseurs !

Nous n'avons pas trouvé de chiffre concernant le nombre d'épaulières fabriquées, seule une note du général Herr, commandant la région fortifiée de Verdun, nous apprend que 700 épaulières (a priori paires d'épaulières), ont été distribuées dans les régiments d'infanterie de la RFV (Région fortifiée de Verdun), et occupant les endroits les plus exposés à l'artillerie du secteur...
Cependant, on apprend par cette note, que l'efficacité défensive des épaulières, n'a pu être encore établie par l'experience, aucun éclat d'obus ou balle de shrapnell n'ayant frappé un porteur d'épaulière a cet endroit.

Malgré une surcharge de 400 grammes, les épaulières facilitent le port du sac, des musettes et bidon, du fusil, en assurant une meilleur répartition des charges sur les épaules.

Sans retour réel d'informations, il est demandé par la suite la dotation de cette épaulière à toute l'infanterie, mais également a la cavalerie, au génie, et aux artilleurs de batteries de 50 (note n° 1-5556 du général Humbert, commandant la IIIème Armée, à Monsieur le général en chef, QGA du 27 octobre 1915).

Le 18 novembre 1915, l'inspection générale de l'habillement fait connaitre la suite à donner : un plan de fabrication des épaulières sera lancé des que possible, en précisant le délai approximatif de réalisation, ainsi que le prix de revient, en sachant qu'aucune mesure ne devra être prise avant de nouveaux ordres.... (ce qui semble avoir été éxécuté....)

En effet, il n'y a pas eu par la suite de fabrication, et seul le chiffre de 700 épaulières à été trouvé. On estime peut-etre la fabrication des épaulières entre 2000 et 5000 exemplaires, ce qui en fait une pièce assez rare dans les collections de nos jours.

A ce sujet, il n'est pas inutile de rappeler qu'il existe des reproductions de cette piece, fabriquée avec soin, y compris des marquages et la mention "copie" dessus. Hors il est possible de voir certaines pièces usées et vieillies bien entendu, et ou la mention "copie" a disparue.
Sur les quelques exemplaires conservés et absoluement d'origine, il n'y a pas de marquage !!!!

(je ferrais à l'occasion, le détail de cette pièce copie avec quelques photos parlantes)
patrice

Sources :
Dossier "épaulières Adrian" de l'ANEHM
Archives du Musée du Service de Santé
Archives personnellles

[url=https://www.zupimages.net/viewer.php?id=14/43/h60m.jpg][/url

A droite, fantassin du 91ème de ligne, portant des épaulières Adrian. (exposition de Buchères en octobre 2014)