L'armée française en afganistan

Pour information, voici quelques informations sur le déploiement de notre Armée en opération en Afganistan :

Le dispositif militaire français engagé dans le cadre des opérations en Afghanistan est armé par 2 600 militaires qui opèrent sur le territoire afghan, depuis le Tadjikistan et dans l'océan Indien.

Actuellement, les militaires engagés dans les opérations en Afghanistan assurent des missions de sécurisation et d’appui à l’armée afghane, de formation en école et sur le terrain, et de soutien. Ils accompagnent également la logistique du désengagement.

Missions
- Accompagner la montée en puissance des forces afghanes pour leur permettre d’assurer elles-mêmes la sécurité de leur pays et de la population.
- Poursuivre l’appui aux forces de sécurité afghanes dans le district de Surobi, comme dans la province de Kapisa où le processus de transition est en passe d’être terminé puisque la responsabilité de la sécurité de ces zones leur a été remise.
- Continuer les missions de conseil et de formation aux forces de sécurité afghanes.
- Assurer le désengagement d’Afghanistan en toute sécurité.

Dispositif
La Task Force La Fayette (TF La Fayette)
La Task Force (TF) La Fayette, créée le 1er novembre 2009, constitue l’une des sept brigades de combat (Brigade Combat Team) du Commandement régional Est (Regional Command East – RC-E). Elle a pour zone d’opération le district de Surobi et la province de Kapisa à l’est et au nord-est de Kaboul.

Déployée sur plusieurs bases et postes avancés, elle accompagne le déploiement et la montée en puissance de la 3e brigade du 201e corps de l’armée nationale afghane, brigade partenaire de la TF La Fayette.

En appui de la 3e brigade, la brigade française participe ainsi à la planification et à la conduite des opérations de sécurisation et de contrôle de zone, des missions au profit de la population (neutralisation d’IED, soutien direct à la population avec des actions civilo-militaires).

Elle comprend : un état-major, deux groupements tactiques interarmes (GTIA), un bataillon d’hélicoptères, des éléments d’appui organiques (artillerie, transmission, renseignement, actions civilo-militaires) et des équipes Advisory Team (AT) qui sont insérées dans les unités de la 3e brigade afghane pour conseiller les commandants d’unité afghans au quotidien, les accompagner à l’instruction et en mission.

Parallèlement, un pôle de stabilité (ministère des Affaires étrangères) comprenant une équipe de spécialistes est mis en place auprès de la brigade La Fayette afin de soutenir la montée en puissance de la gouvernance des autorités locales afghanes et les projets de développement socio-économiques.

Les groupements tactiques interarmes (GTIA)
Avec la montée en puissance des forces de sécurité afghanes, les GTIA, qui auparavant conduisaient eux-mêmes les opérations sont désormais en appui des ANSF afin de renforcer leur autonomie.

Les GTIA leur apportent en particulier des capacités d’appui (renseignement, artillerie, santé, etc.), de coordination avec les moyens d’appui de la coalition et de la brigade (avions de combat, artillerie, hélicoptères), des forces de réserve, un appui à la planification et la conduite (commandement), une expertise dans les domaines du génie et des actions civilo-militaires.

Avec les forces afghanes, les GTIA mènent des actions au profit de la population et contribuent au renforcement de la gouvernance. Ils contribuent également à la sécurité de la population par la récupération et la destruction de munitions non explosées, telles que des obus, roquettes ou mines.

Le groupement tactique interarmes (GTIA) Kapisa
Déployé en Kapisa sur les bases opérationnelles avancées (FOB) de Nijrab et de Tagab, ce GTIA comprend :
- un poste de commandement ;
- un élément de soutien et de santé ;
- des compagnies d’infanterie renforcées d’éléments blindés, génie, artillerie (mortiers de 120, canons Caesar).

Le groupement tactique interarmes (GTIA) Surobi
Depuis le 30 juillet 2012, le GTIA Surobi est déployé à Kaboul sur le camp de Warehouse. Il comprend un poste de commandement et un élément de soutien. Il arme notamment une force de réaction rapide (Quick reaction Force - QRF).

Le bataillon d'hélicoptères (BatHélico)
Basé sur l'aéroport international de Kaboul, le bataillon d'hélicoptères français compte 8 hélicoptères : 4 Tigre, 2 Cougar et 2 Caracal.
Les capacités de ses hélicoptères lui permettent de conduire des missions de transport de troupes, d’appui des troupes au sol, de surveillance et d’évacuation médicale.

Les Advisory Teams (AT)
Les premières OMLT (appelées Advisory Team, AT, depuis avril 2012) françaises ont été déployées en Afghanistan en 2006 pour, au départ, encadrer la 1ere brigade du 201e corps de l'ANA qui opérait principalement dans le Wardak et le Logar, au sud-ouest de Kaboul.

Depuis 2009, ces équipes de conseillers et d’instructeurs sont désormais intégrées dans les unités opérationnelles de la 3e brigade du 201e corps de l'armée afghane (état-major ou bataillons – kandaks), qu'elles accompagnent et guident dans toutes leurs missions, à l'instruction ou au combat.

Leur mission de conseil porte sur la conduite de l'instruction et l'entraînement, la planification puis la conduite des opérations sur le terrain. En opérations, les AT mettent en œuvre, au profit des unités afghanes, les appuis aériens et terrestres de la coalition lorsque les conditions le réclament. Il s'agit enfin de favoriser les liaisons entre l'ANA et l'ISAF afin de mener des actions coordonnées.

Depuis octobre 2010, sept AT françaises sont déployées sur le théâtre afghan. Elles encadrent la totalité des unités de la 3e brigade du 201e corps de l'ANA.

Le commandement du contingent national France
Le commandant du contingent national France (NCC France) est l’autorité de coordination nationale pour l’ensemble des forces françaises déployées en Afghanistan et au Tadjikistan. Il est chargé de réaliser l’appréciation de situation et assure le soutien national (administratif et logistique) de l’ensemble des unités et du personnel français.

Pour remplir sa mission, il dispose :
- d’une chaîne de renseignement nationale ;
- d’une composante interarmées de systèmes d’information et de communication ;
- d’un état-major de soutien national chargé du soutien administratif et logistique de théâtre, s’appuyant sur un bataillon logistique (BATLOG).

Le bataillon logistique (BATLOG)
Basé à Kaboul, il coordonne et met en œuvre la chaîne logistique au profit de la Task Force La Fayette et de tous les éléments français déployés en Afghanistan. Son rôle est d’assurer le soutien logistique et administratif des unités et la maintenance technique des équipements.

Le bataillon logistique regroupe quatre unités disposant de champs de compétences bien défini :
- un escadron de commandement et de logistique (ECL) en charge du soutien administratif, comptable et financier du personnel ;
- un escadron de circulation et de transport (ECT) en charge du ravitaillement (transport et manutention) des éléments français ;
- un sous-groupement de maintenance adapté au théâtre (SGMAT) en charge de la maintenance de l’ensemble des matériels de l’armée de Terre déployés en Afghanistan ;
- un hôpital médico-chirurgical (HMC de type rôle 3) assurant une mission de soutien santé dans tous les domaines de spécialité.

Les missions d'instruction de l'armée afghane
La France accompagne depuis 2002 la montée en puissance de l’armée nationale afghane en assurant la formation des militaires afghans dans les écoles.
L'opération Epidote.

Depuis 2002, dans le domaine de la formation, le détachement Epidote participe à la montée en puissance de l’armée nationale afghane en assurant le tutorat ou l’instruction directe des officiers et sous-officiers afghans. Cette opération permet de compléter l’effort de reconstruction de l’appareil militaire afghan entrepris par les Américains, en apportant le savoir-faire français dans le domaine de la formation.

Depuis 2002, la mission a considérablement évolué, passant d’une formation directe au profit des stagiaires à une « formation des formateurs » résolument tournée vers l’autonomisation de l’armée nationale afghane. Dans le cadre du processus de transition, le rôle des cadres de la coalition passe ainsi successivement du rôle d’instructeur (trainer) à celui de conseiller (advisor) auprès des instructeurs afghans, puis à celui, plus en retrait, de mentor, pour finir par celui de superviseur (oversight).

Environ 130 cadres français œuvrent ainsi au sein de différentes écoles de l’ANA. Plus de 16 000 stagiaires afghans ont ainsi été instruits depuis 2003.

Aujourd’hui, le détachement s’articule autour :

des formations initiales :
- OTB (officer training brigade) : formation de base des officiers comprenant le cours des capitaines
- NMAA, équivalent de Saint-Cyr : formation des lieutenants
de la formation complémentaire :
- CSC (command and staff college) pour les officiers de haut niveau de l’armée nationale afghane, équivalent à l’école de guerre française

des formations de spécialités :
- CSS (combat service support school): CSS se compose d’une école de la logistique, d’une école des finances et d’une école des ressources humaines
- ITC (intelligence training center) : formation des spécialistes du renseignement
- ABS (armor branch school) : école des blindés de l’ANA. ABS assure la formation de tous niveaux, des officiers (chefs de peloton et commandants d’escadron), des sous-officiers (chefs de char et tireurs) et des soldats (pilotes et chargeurs).
- MTT INF (mobile training team infanterie) : formation des sous-officiers de l’infanterie afghane

Le commandement Air
Le détachement aérien de transport (Tadjikistan)
Le détachement air (DETAIR) est implanté sur l’aéroport civil de Douchanbe, en application du protocole établi le 7 décembre 2001 entre la mission diplomatique française au Tadjikistan et le ministère des Affaires étrangères tadjik, dans le cadre des opérations conduites sur le théâtre afghan.
Aujourd’hui, le DETAIR accueille le groupement de transport opérationnel (GTO) mettant en œuvre 2 Transall C 160 et un Hercules C 130 en période estivale. Ces avions de transport assurent des manœuvres tactiques et vols logistiques intra-théâtres (transport de matériel et de personnel en discrétion et rapidité dans un espace aérien risqué). Ils contribuent à la mobilité tactique des forces de la coalition et mènent des missions de transport et d’aérolargage ainsi que les travaux opérés par le génie dans le cadre de l’accord franco-tadjik.
Participant quotidiennement à l’opération PAMIR, le détachement contribue également à l’opération Enduring Freedom (OEF) de lutte contre le terrorisme international, en s’intégrant à la force internationale d’assistance à la sécurisation (FIAS) de l’état afghan.

Le détachement chasse de Kandahar
Le 5 juillet 2012, le détachement d’avions de combat français, armé par une centaine d’aviateurs et 3 Mirage 2000D, a conduit sa dernière mission en Afghanistan avant son désengagement. Le retrait logistique complet du reste du détachement s’échelonnera jusqu’en octobre 2012.

Opération Enduring Freedom
La composante maritime (Task Force 150)
La France participe à la composante aéromaritime de l’opération Enduring Freedom (Task force 150) qui a pour mission de contrôler l’espace aéro-maritime du nord de l’océan Indien, d’empêcher le transit de terroristes de la zone Afghanistan vers la péninsule arabique ou la corne d’Afrique, et de lutter contre les trafics illicites (armes, drogues).
Depuis sa création au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, la France a pris six fois le commandement de la TF 150, conduisant ainsi une action permanente et soutenue contre le terrorisme. Elle participe généralement à la TF 150 avec un bâtiment.

Sources : EMA