Un soldat allemand de 1916 retrouvé dans les Vosges
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Un soldat allemand de 1916 retrouvé dans les Vosges
Meuse Le corps d’un soldat allemand tué en 1916 à l’âge de 19 ans, a été découvert dans un village détruit :
C’EST SOUVENT LE HASARD qui se fait l’allié de ce genre de découverte. Jeudi, il a encore frappé. C’était le cas en avril 2011 lors la mise au jour des restes de Saint-Just Borical, soldat guyanais tombé en 1916 à Fleury-devant-Douaumont. Pareil pour la découverte des 26 corps de poilus en plein cœur de ce même village en mai 2013. Idem, sur le chantier du Mémorial de Verdun en fin d’année dernière où un soldat allemand avait été exhumé mais non identifié.
Jeudi donc, c’est à la faveur de travaux réalisés par l’ONF dans les bois du village d’Haumont-près-Samogneux que la découverte a pu avoir lieu. Un engin qui passe. Des yeux qui se posent sur le haut d’un casque allemand qui affleure. À peine si on le distinguait de la terre du champ de bataille.
Et pourtant ce village, qui fait partie des neuf villages détruits de Meuse en 1916, en a vu des obus tomber sur son territoire et des soldats, allemands comme français, pulvérisés par la mitraille. Mais de mémoire, Gérard Gervaise, maire du lieu, c’est la première fois que l’on découvre le corps d’un combattant de 14-18.
Hier, le maire s’est rendu sur place en compagnie d’agents de l’ONF, du service des sépultures militaires, de la gendarmerie et du docteur Frémont, le médecin légiste de Verdun. « C’était en plein milieu du bois. Tout proche de la ferme d’Anglemont », précise le maire pour qui ce lieu n’est pas étranger : « Mon père l’a exploitée jusqu’à l’évacuation en 1914 ».
Il s’appelait Hans Winckelmann et avait 19 ans…
Délicatement, le casque a été soulevé. Et le crâne découvert. « Ma petite fille a filmé la scène. C’était très émouvant », poursuit le premier magistrat. Au fur et à mesure, suivant les endroits où se trouvaient les ossements, « on pouvait savoir dans quelle position il était ». Le soldat était allongé sur le dos, « sa main droite était portée vers le visage ». Une mince couche de terre le recouvrait.
Sur une bâche blanche, le squelette est reconstitué. Les objets qui l’entourent viennent rejoindre les ossements. « Sur le côté gauche, il y avait un masque à gaz. On a retrouvé aussi le fourreau d’une baïonnette » ainsi que des boutons d’uniforme frappés d’un « 3 » et d’une couronne, des mousquetons, des balles de Mauser, des morceaux de brêlage, une paire de ciseaux, une fourchette et une cuiller, des éclats d’obus… Tout ce qui fait le quotidien de ces combattants. Et surtout, après une fouille délicate, l’objet tant attendu : la plaque d’identification. Celle-ci est semble-t-il en laiton donc non rouillée, puis une autre avec une partie manquante, sans doute prélevée par un camarade.
Grâce à cette plaque, les personnes présentes sont les premières à mettre un nom sur ces restes humains et à le prononcer in situ depuis près de 90 ans. Le soldat s’appelait Hans Winckelmann, il était né le 9 décembre 1897. Un lieu aussi est mentionné, sans doute sa ville natale : « Ratzeburg kr. Lauenburg », autrement dit : Ratzeburg district de Lauenburg. Une bourgade de 13.000 habitants au Nord du länder de Schleswig-Holstein lui-même situé au Nord de l’Allemagne à la frontière danoise.
Selon toute vraisemblance, l’homme est mort dans les premiers jours de la bataille de Verdun, le 21 ou le 22 février 1916, lors de l’attaque du fameux Bois des Caures défendu avec hargne et ténacité par le colonel Driant et ses chasseurs. « C’est fort probable. Le corps a été retrouvé a mi-distance entre le village d’Haumont et le PC de Driant. Le front allemand était légèrement en recul, à 100 ou 200 mètres au-dessus du village. Et le 22 février, les Allemands contrôlaient Haumont », précise Gérard Gervaise. « L’objectif maintenant est de retrouver la famille de ce soldat et l’informer. Il avait 19 ans et n’a sans doute pas eu de descendance ».
Les restes d’Hans Winckelmann ont été récupérés par le service des sépultures militaires qui se mettront en rapport avec les autorités allemandes.
Il reste encore un nombre incalculable de corps de soldats de toutes nationalités sur le champ de bataille de Verdun. Certains refont surface de temps à autre… au gré du hasard.
Frédéric PLANCARD
Vosges matin
C’EST SOUVENT LE HASARD qui se fait l’allié de ce genre de découverte. Jeudi, il a encore frappé. C’était le cas en avril 2011 lors la mise au jour des restes de Saint-Just Borical, soldat guyanais tombé en 1916 à Fleury-devant-Douaumont. Pareil pour la découverte des 26 corps de poilus en plein cœur de ce même village en mai 2013. Idem, sur le chantier du Mémorial de Verdun en fin d’année dernière où un soldat allemand avait été exhumé mais non identifié.
Jeudi donc, c’est à la faveur de travaux réalisés par l’ONF dans les bois du village d’Haumont-près-Samogneux que la découverte a pu avoir lieu. Un engin qui passe. Des yeux qui se posent sur le haut d’un casque allemand qui affleure. À peine si on le distinguait de la terre du champ de bataille.
Et pourtant ce village, qui fait partie des neuf villages détruits de Meuse en 1916, en a vu des obus tomber sur son territoire et des soldats, allemands comme français, pulvérisés par la mitraille. Mais de mémoire, Gérard Gervaise, maire du lieu, c’est la première fois que l’on découvre le corps d’un combattant de 14-18.
Hier, le maire s’est rendu sur place en compagnie d’agents de l’ONF, du service des sépultures militaires, de la gendarmerie et du docteur Frémont, le médecin légiste de Verdun. « C’était en plein milieu du bois. Tout proche de la ferme d’Anglemont », précise le maire pour qui ce lieu n’est pas étranger : « Mon père l’a exploitée jusqu’à l’évacuation en 1914 ».
Il s’appelait Hans Winckelmann et avait 19 ans…
Délicatement, le casque a été soulevé. Et le crâne découvert. « Ma petite fille a filmé la scène. C’était très émouvant », poursuit le premier magistrat. Au fur et à mesure, suivant les endroits où se trouvaient les ossements, « on pouvait savoir dans quelle position il était ». Le soldat était allongé sur le dos, « sa main droite était portée vers le visage ». Une mince couche de terre le recouvrait.
Sur une bâche blanche, le squelette est reconstitué. Les objets qui l’entourent viennent rejoindre les ossements. « Sur le côté gauche, il y avait un masque à gaz. On a retrouvé aussi le fourreau d’une baïonnette » ainsi que des boutons d’uniforme frappés d’un « 3 » et d’une couronne, des mousquetons, des balles de Mauser, des morceaux de brêlage, une paire de ciseaux, une fourchette et une cuiller, des éclats d’obus… Tout ce qui fait le quotidien de ces combattants. Et surtout, après une fouille délicate, l’objet tant attendu : la plaque d’identification. Celle-ci est semble-t-il en laiton donc non rouillée, puis une autre avec une partie manquante, sans doute prélevée par un camarade.
Grâce à cette plaque, les personnes présentes sont les premières à mettre un nom sur ces restes humains et à le prononcer in situ depuis près de 90 ans. Le soldat s’appelait Hans Winckelmann, il était né le 9 décembre 1897. Un lieu aussi est mentionné, sans doute sa ville natale : « Ratzeburg kr. Lauenburg », autrement dit : Ratzeburg district de Lauenburg. Une bourgade de 13.000 habitants au Nord du länder de Schleswig-Holstein lui-même situé au Nord de l’Allemagne à la frontière danoise.
Selon toute vraisemblance, l’homme est mort dans les premiers jours de la bataille de Verdun, le 21 ou le 22 février 1916, lors de l’attaque du fameux Bois des Caures défendu avec hargne et ténacité par le colonel Driant et ses chasseurs. « C’est fort probable. Le corps a été retrouvé a mi-distance entre le village d’Haumont et le PC de Driant. Le front allemand était légèrement en recul, à 100 ou 200 mètres au-dessus du village. Et le 22 février, les Allemands contrôlaient Haumont », précise Gérard Gervaise. « L’objectif maintenant est de retrouver la famille de ce soldat et l’informer. Il avait 19 ans et n’a sans doute pas eu de descendance ».
Les restes d’Hans Winckelmann ont été récupérés par le service des sépultures militaires qui se mettront en rapport avec les autorités allemandes.
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