Les Armées de Champagne
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La médaille de Sainte-Hélène

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La médaille de Sainte-Hélène Empty La médaille de Sainte-Hélène

Message par Admin Dim 13 Jan - 18:32

La médaille de Sainte-Hélène

Lorsque Louis-Napoléon Bonaparte arrive au pouvoir, il a la volonté de promouvoir de profondes réformes. Parmi celles-ci, figure l'attribution de récompenses aux militaires d'active, ainsi qu'à ceux, retirés du service.

CREATION DE LA MEDAILLE
La médaille de Sainte-Hélène a été instituée par l'Empereur Napoléon III, par un décret en date du 12 août 1857, signé au palais de Saint-Cloud et contresigné par Achille Fould, Ministre d'état. Cette décoration est destinée à récompenser les vieux militaires ayant pris part aux campagnes de 1792 à 1815. Cette disposition venait compléter celle qui avait été prise quelques mois plus tôt et qui visait à accorder une pension aux anciens combattants de la Grande Armées les plus nécessiteux. Depuis longtemps, l'Empereur était désireux d'honorer les mérites de ces valeureux anciens ; le décret du 20 décembre 1851 alloue un secours de 2 700 000 francs annuel. Les 20 et 28 août 1857, sont publiés deux décrets complémentaires précisant notamment que la distinction qui venait d'être créée, prendrait le nom de médaille de Sainte-Hélène. Un projet de médaille est proposé en 1857 par Albert Barré, sur une recommandation personnelle de Napoléon III.

ETABLISSEMENT DES LISTES
Pour solliciter cette décoration, et l'obtenir, il faut impérativement avoir servi la République ou l'Empire, entre 1792 et 1815. Il n'est requis aucune durée minimum de service, pas plus qu'une participation à une campagne. Certains récipiendaires n'auront accomplis que quelques mois sous les armes, sans même avoir participé à une campagne. Il fallait cependant justifier du bien fondé de sa demande, en fournissant soit un congé, soit un relevé des états de service. Pour Paris et le département de la Seine, l'établissement des listes a été effectué conformément aux instructions du décret. L'intéressé devait se présenter aux locaux de la Grande Chancellerie, avec justification des titres établissant la qualité d'ancien militaire de la République ou de l'Empire, et cela dès le 1er septembre 1857.
La procédure est différente en province. Par une circulaire du 16 août 1857, les préfets sont invités à faire établir, commune par commune, la liste de tous les postulants susceptibles de recevoir cette décoration. Cette instruction est répercutée sur les communes dont les maires se voient confier la mission de relever tous les ayants droits, et d'en adresser la liste à la préfecture. Les listes, centralisées, sont ensuite expédiées à la Grande Chancellerie. Les premiers envois y parviennent dès le mois d'octobre 1857. Les médailles et brevets sont ensuite envoyés, à charge pour les préfets de les distribuer dans les communes.

DISTRIBUTION
A Paris, la distribution commence dès le 1er septembre 1857, et elle se tenait tous les jours sauf le samedi, dans les locaux de la Chancellerie.
En province, les distributions font l'objet de cérémonies, même dans les plus petits villages. Lors de voyages en Province, l'Empereur Napoléon III n'hésite pas à honorer de sa présence les cérémonies. De façon systématique, lors de la remise de la médaille, le titulaire devait signer un récépissé, destiné à être retourné à la Chancellerie. En cas de décès du titulaire avant la remise de la médaille, on revoyait à la Chancellerie la décoration et le brevet.

LE NOMBRE DE TITULAIRES
Du fait de l'incendie du palais de la Légion d'honneur lors des événements de 1871, le nombre de titulaires est inconnu. Il est estimé à environ 350 000 diplômes en France, et 55 000 à l'étranger.
Certains médaillés, fiers de cette décoration, se regroupent en associations, et participes à toutes les cérémonies patriotiques, à coté de combattants plus jeune, des campagnes du second-empire.
La livraison des médailles est estimée à 2658 pour le département de l'Aube, 2031 pour la Marne, 3603 pour l'Yonne, 943 pour la Côte-d'Or, et 790 pour la Seine et Marne. Le chiffre pour le département de la Haute-Marne est inconnu.

UN MEDAILLE DE L'AUBE
Antoine Thiebault est né le 15 juin 1794, à Culoison (Ste-Maure), près de Troyes. C'est le fils de Louis et Marguerite Manchise. Conscrit de 1814, il entre au 4è régiment d'infanterie de ligne le 11 avril 1813 et participe aux campagnes de 1813, 1814 et 1815. Il sera rayé des contrôles du service le 16 juillet 1815, trois semaines après Waterloo.
Après les événements de 1830, il reprendra du service et sera sous-lieutenant dans la Garde Nationale, et commandera la compagnie de sapeurs-pompiers de Sainte-Maure dès le 24 juin 1831. Il recevra sa médaille de Sainte-Hélène certainement dans les premiers du département, puisque son diplôme porte le numéro 21 070.

LE DERNIER MEDAILLE
Le 10 mai 1869, une nouvelle loi accorde une pension annuelle de 250 francs aux plus déshérités des médaillés. Cette année là, ils sont 43 592. Malgré la chute du second-Empire, la pension continue d'être versée et en 1877, ils sont encore 10 540 bénéficiaires, puis 224 en 1887, et 27 en 1892. En 1895, ils ne sont plus que 5. Le dernier médaillé pensionné est Victor Baillot. Il est né à Percey dans l'Yonne, le 9 avril 1793, fils de Edmé Baillot et Thérèse Fauvernier. Agé de 19 ans, il fait partie de la seconde " levée " en juillet 1812, et il est incorporé au 3è bataillon de la 105è demi-brigade d'infanterie de ligne, reconstituée à Neuf-brisach, en Alsace, avec de jeunes appelés. Il est fusilier à la 3è compagnie. Victor Baillot reçoit le baptême du feu à Wittenberg, le 17 avril 1813, prend part aux opérations dans le Mecklembourg, en Allemagne orientale, et sur le Stecknitz, en août, puis soutient, de septembre 1813 à mai 1814, sous les ordres du Maréchal Davout, le siège de Hambourg. Le 13 août 1814, il est licencié, mais sera rappelé en qualité de fusilier au 105è régiment d'infanterie de ligne en avril 1815.
Le 14 juin, jour anniversaire de Marengo et de Friendland, Napoléon arrive à Beaumont, accompagné du Maréchal Soult, Major général de l'armée. Il fait appel au dévouement des soldats en une proclamation qui galvanise les énergies. Le 105è est là et Victor Baillot voit l'Empereur pour la première fois !
Le 16 juin, sous une pluie torrentielle, le 105è gagne Marchiennes, Gosselies, puis rejoint les quatres-bras. Le 18, il cesse de pleuvoir. Le mouvement offensif des colonnes françaises commence vers 9 heures du matin. Le régiment est placé en seconde ligne. A 11 heures, le déploiement est achevé. Napoléon ordonne l'ouverture du feu...
Au début de l'après-midi, le 105è de ligne avance avec succès, sous un feu meurtrier, enlève une position tenue par un régiment anglais, qu'il repousse à la baïonnette. Mais, quelques instants après, les écossais qui s'étaient dissimulés, couchés dans les blés, tirent à bout portant sur les français, lesquels surpris par cette attaque imprévisible, reculent. Les hommes du 105è se ressaisissent et reprennent leur marche offensive. A peine sont-ils engagés à nouveau que surgissent les redoutables dragons écossais. La charge est d'une rare violence. Les pertes françaises sont considérables, et Victor Baillot tombe, blessé. Il a reçu un vigoureux coup de sabre sur la tète, et n'a la vie sauve que grâce à la présence, sous son shako, d'une gamelle placée là, astuce des fantassins de cette unité.
Le lendemain, il est ramassé par les Anglais et emmené en captivité à Plymouth. Libéré à la fin de l'année 1816, il débarque à Boulogne sur Mer et il rejoint Auxerre à pied ! Là, il est réformé comme phtisique au deuxième degré. Arrivé devant sa maison paternelle, il s'en voit impitoyablement refusé l'entrée. Avisés par erreur de sa mort, ses père et mère, son frère, ne veulent pas le reconnaître. Saisis de peur, ils crient " au revenant ! ", et le repoussent. Victor Baillot devra insister pendant un temps douloureusement long, pour que sa famille, enfin se laisse convaincre.
Souvent, plus tard, il évoquera ses campagnes, parlera avec passion du siège de Hambourg, de la bataille de Waterloo, et de son coup de sabre qui faillit lui faire perdre la vie.
Comme tout bon ancien soldat, Victor Baillot raffolait de musique militaire et de défilés de troupes. Pendant longtemps, il ne manqua pas d'assister à la revue annuelle de la garnison d'Auxerre, ville ou habitait sa fille (épouse d'un sous-officier de gendarmerie, Charles Joly).
Arriva le jour du centenaire de Victor Baillot. Le petit village de Carisey organisa une petite messe d'actions de grâces, suivit d'un banquet et d'un bal que cet ancien ouvrit, chaussé de sabots de bois !
Le 29 février 1896, il fut fait chevalier de la Légion d'honneur. Victor Baillot est décédé à Carisey le 3 février 1898 à deux heures du matin, âgé de 104 ans, 9 mois et 24 jours. Les obsèques sont célébrées le samedi 5 février, de dix heures à midi, à l'église, puis au cimetière, en présence d'une foule considérable, du sénateur Laubry, et accompagné du sous-préfet Lambert-Roch.
La tombe de ce grand personnage est toujours visible dans le cimetière communal, et la maison ou il habitait, porte une plaque commémorative. Cette maison est actuellement une boulangerie. A la mairie, accroché au mur de la salle du conseil, figure en bonne place une photo de Victor Baillot, portant fièrement sur sa poitrine la médaille de Sainte-Hélène et la crois de la Légion d'honneur.


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Message par Admin Dim 13 Jan - 18:36

La médaille de Sainte-Hélène 35jy2qt
voici un des diplomes de la médaille de Sainte-Hélène de ma collection...
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Message par Invité Lun 14 Jan - 20:17

J essayerais de mettre des photos d'autres diplomes
patrice

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Message par Invité Mar 15 Jan - 18:42

bonsoir pour ma part j ai un diplome et sa medaille de PARISOT PIERRE de CHAOURCE ainsi que son diplome royal de la legion d honneur.
On appele aussi cette medaille la medaille en chocolat du faite de sa couleur marron.A SAINT LEGER j ai trouvé des personnes ayant cette médaille. J ai cette médaille comme porte clés de ma voiture.
on en trouve également en detection perdu au millieu de nulle part......voila ma faible contribution ,ha non encore un peu d histoire je crois que c est la premiere decoration commemorative, mais là je ne suis pas sure.
cordialement Very Happy

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Message par Admin Dim 17 Avr - 15:06

La petite dernière, qui vient aussi enrichir notre collection :

La médaille de Sainte-Hélène Yrat
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Message par Invité Lun 18 Avr - 4:55

Une des premières "commémo"

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