Des restes de soldats oubliés dans un garage !!!!!!!
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Des restes de soldats oubliés dans un garage !!!!!!!
Selon lepays.fr
A Belfort, on sait Christophe Grudler, l'élu d'opposition, gourmand d'énigmes historiques. La découverte dans le garage d'une famille du quartier de la Pépinière des ossements de deux soldats de la guerre de 14-18 ne pouvait qu'exciter sa curiosité. Après avoir affirmé que les deux soldats n'étaient pas Canadiens ou Américains comme on l'avait d'abord crû, mais Français, Christophe Grudler affirme aujourd'hui sur son blog et à l'occasion d'une conférence de presse qu'il a mis un nom sur les corps anonymes.
Pour lui, il n'y a d'ailleurs pas deux, mais trois corps. "Il s'agit de Henri Hosotte, de Plancher-les-Mines, 21 ans, travailleur civil du Génie militaire, et de Pierre Stempfel, 16 ans, de Belfort, également travailleur civil du Génie militaire. Ils sont décédés tous les deux le 28 octobre 1914 à l'hôpital militaire de Belfort, victimes de la fièvre typhoïde qui faisait alors des ravages. Le troisième est le maréchal des logis Émile Marius Degrange, du 17e régiment de dragons. Né le 1er aout 1887 à Montagny (Rhône), il a été tué avec son lieutenant lors d'une reconnaissance à cheval des lignes allemandes, au matin du 23 octobre 1914 à Largitzen (Haut-Rhin)", affirme l'élu.
AUTRE ARTICLE :
Des militaires canadiens, morts pendant la Première guerre mondiale, sont toujours sans sépulture. La famille à l’origine de la découverte des ossements est indignée.Raymonde Burgy, dans le salon de sa maison de Belfort, contemple une boîte, en planches de sapin, salies et usées par les années.
« Ces ossements sont là depuis 39 ans », souffle l’octogénaire. « Et personne n’a voulu faire de sépultures décentes. Ah ça, des promesses d’enterrements militaires, il y en a eu. Mais elles sont restées lettres mortes. »
Les os que Mme Burgy tient entre ses mains sont les restes de deux soldats que le fils aîné de la Belfortaine, Émile, a découverts le lundi 29 octobre 1973. La famille résidait alors au 36 de la rue Molière, dans un secteur du quartier de la Pépinière qui a été construit sur un ancien cimetière de 14-18. On y a inhumé des soldats français, alliés et Allemands, décédés après un passage dans les hôpitaux militaires de Belfort. Avant la fin du conflit, les corps ont été exhumés pour être envoyés dans leur commune natale ou dans des carrés militaires en France ou dans les pays d’origine.
« Le sous-sol de ce terrain pentu et situé derrière l’actuel cimetière israélite était de mauvaise qualité », explique l’archiviste départemental Jean-Christophe Tambourini. « Il était gorgé d’eau. Et les corps et les cercueils glissaient. Après la deuxième guerre mondiale, on en a retrouvé dans des caves d’habitations. »
Mais des cercueils ont été oubliés. Actes réfléchis ou involontaires, personne ne peut le dire ! Toujours est-il qu’Émile a trouvé, dans le garage de sa maison, une caisse ressemblant à un cercueil. Normal, c’en était un !
« Avec un ami de mon père », se souvient-il, « nous creusions une fosse pour l’entretien mécanique des voitures. »
Une première découverte en appelle une seconde, toute aussi macabre. Émile réunit alors des fémurs, humérus, côtes et vertèbres, ainsi que des souliers et des éléments d’uniformes. Deux plaques militaires, également, aux noms de South et Stimitel.
Pierre Bellemare et VGE contactés
« Lorsque j’ai annoncé à ma mère ce que j’avais trouvé », raconte-t-il, « elle ne m’a pas cru. Puis elle a vu et a été choquée. » La famille contacte alors les autorités. Police, gendarmerie, médecin légiste, représentants des pompes funèbres, de l’office départemental des anciens combattants et du Souvenir français. Des examens et des recherches sont effectués. Ceux-ci dévoilent notamment que les uniformes pourraient appartenir à des soldats américains ou canadiens. Des recherches aux archives municipales de Belfort n’apportent par d’éléments sur la présence de Canadiens à Belfort pendant la Grande Guerre.
« Jean-Noël Bailly, des anciens combattants, et le colonel Schmidt m’ont assuré qu’ils s’agissaient de Canadiens », affirme Raymonde. « Enfant, un habitant de Danjoutin se souvenait aussi d’avoir fleuri à cet endroit, des tombes sur lesquelles se trouvaient des drapeaux canadiens. »
Après bien des suppositions, les Burgy n’ont plus eu de nouvelle des autorités civiles et militaires.
« Nous les avons régulièrement relancées depuis 1973, mais rien n’a bougé », déplore Raymonde. « En son temps, nous avions contacté Pierre Bellemare qui en a parlé dans son émission « Le pot de terre contre le pot de fer » et même le président Valéry Giscard d’Estaing. Nous demandions une sépulture pour ces hommes. Personne ne nous a jamais trouvés de solutions. C’est inouï, non ? »
La famille a déménagé mais a conservé les ossements ! Pour leur offrir malgré tout une dernière demeure digne de ce nom à la veille du centenaire de la Grande guerre, les Burgy ont contacté le député du Territoire, Damien Meslot, et René Bailly, le délégué départemental du Souvenir français. Le parlementaire et l’association sont prêts à financer une inhumation dans un carré militaire. Reste à s’assurer de la nationalité de ces militaires. En espérant que cela ne prenne pas encore 40 ans.
A Belfort, on sait Christophe Grudler, l'élu d'opposition, gourmand d'énigmes historiques. La découverte dans le garage d'une famille du quartier de la Pépinière des ossements de deux soldats de la guerre de 14-18 ne pouvait qu'exciter sa curiosité. Après avoir affirmé que les deux soldats n'étaient pas Canadiens ou Américains comme on l'avait d'abord crû, mais Français, Christophe Grudler affirme aujourd'hui sur son blog et à l'occasion d'une conférence de presse qu'il a mis un nom sur les corps anonymes.
Pour lui, il n'y a d'ailleurs pas deux, mais trois corps. "Il s'agit de Henri Hosotte, de Plancher-les-Mines, 21 ans, travailleur civil du Génie militaire, et de Pierre Stempfel, 16 ans, de Belfort, également travailleur civil du Génie militaire. Ils sont décédés tous les deux le 28 octobre 1914 à l'hôpital militaire de Belfort, victimes de la fièvre typhoïde qui faisait alors des ravages. Le troisième est le maréchal des logis Émile Marius Degrange, du 17e régiment de dragons. Né le 1er aout 1887 à Montagny (Rhône), il a été tué avec son lieutenant lors d'une reconnaissance à cheval des lignes allemandes, au matin du 23 octobre 1914 à Largitzen (Haut-Rhin)", affirme l'élu.
AUTRE ARTICLE :
Des militaires canadiens, morts pendant la Première guerre mondiale, sont toujours sans sépulture. La famille à l’origine de la découverte des ossements est indignée.Raymonde Burgy, dans le salon de sa maison de Belfort, contemple une boîte, en planches de sapin, salies et usées par les années.
« Ces ossements sont là depuis 39 ans », souffle l’octogénaire. « Et personne n’a voulu faire de sépultures décentes. Ah ça, des promesses d’enterrements militaires, il y en a eu. Mais elles sont restées lettres mortes. »
Les os que Mme Burgy tient entre ses mains sont les restes de deux soldats que le fils aîné de la Belfortaine, Émile, a découverts le lundi 29 octobre 1973. La famille résidait alors au 36 de la rue Molière, dans un secteur du quartier de la Pépinière qui a été construit sur un ancien cimetière de 14-18. On y a inhumé des soldats français, alliés et Allemands, décédés après un passage dans les hôpitaux militaires de Belfort. Avant la fin du conflit, les corps ont été exhumés pour être envoyés dans leur commune natale ou dans des carrés militaires en France ou dans les pays d’origine.
« Le sous-sol de ce terrain pentu et situé derrière l’actuel cimetière israélite était de mauvaise qualité », explique l’archiviste départemental Jean-Christophe Tambourini. « Il était gorgé d’eau. Et les corps et les cercueils glissaient. Après la deuxième guerre mondiale, on en a retrouvé dans des caves d’habitations. »
Mais des cercueils ont été oubliés. Actes réfléchis ou involontaires, personne ne peut le dire ! Toujours est-il qu’Émile a trouvé, dans le garage de sa maison, une caisse ressemblant à un cercueil. Normal, c’en était un !
« Avec un ami de mon père », se souvient-il, « nous creusions une fosse pour l’entretien mécanique des voitures. »
Une première découverte en appelle une seconde, toute aussi macabre. Émile réunit alors des fémurs, humérus, côtes et vertèbres, ainsi que des souliers et des éléments d’uniformes. Deux plaques militaires, également, aux noms de South et Stimitel.
Pierre Bellemare et VGE contactés
« Lorsque j’ai annoncé à ma mère ce que j’avais trouvé », raconte-t-il, « elle ne m’a pas cru. Puis elle a vu et a été choquée. » La famille contacte alors les autorités. Police, gendarmerie, médecin légiste, représentants des pompes funèbres, de l’office départemental des anciens combattants et du Souvenir français. Des examens et des recherches sont effectués. Ceux-ci dévoilent notamment que les uniformes pourraient appartenir à des soldats américains ou canadiens. Des recherches aux archives municipales de Belfort n’apportent par d’éléments sur la présence de Canadiens à Belfort pendant la Grande Guerre.
« Jean-Noël Bailly, des anciens combattants, et le colonel Schmidt m’ont assuré qu’ils s’agissaient de Canadiens », affirme Raymonde. « Enfant, un habitant de Danjoutin se souvenait aussi d’avoir fleuri à cet endroit, des tombes sur lesquelles se trouvaient des drapeaux canadiens. »
Après bien des suppositions, les Burgy n’ont plus eu de nouvelle des autorités civiles et militaires.
« Nous les avons régulièrement relancées depuis 1973, mais rien n’a bougé », déplore Raymonde. « En son temps, nous avions contacté Pierre Bellemare qui en a parlé dans son émission « Le pot de terre contre le pot de fer » et même le président Valéry Giscard d’Estaing. Nous demandions une sépulture pour ces hommes. Personne ne nous a jamais trouvés de solutions. C’est inouï, non ? »
La famille a déménagé mais a conservé les ossements ! Pour leur offrir malgré tout une dernière demeure digne de ce nom à la veille du centenaire de la Grande guerre, les Burgy ont contacté le député du Territoire, Damien Meslot, et René Bailly, le délégué départemental du Souvenir français. Le parlementaire et l’association sont prêts à financer une inhumation dans un carré militaire. Reste à s’assurer de la nationalité de ces militaires. En espérant que cela ne prenne pas encore 40 ans.
Re: Des restes de soldats oubliés dans un garage !!!!!!!
L’énigme autour des dépouilles de soldats qui se trouvent dans un garage de la cité du Lion intéresse un historien belfortain. Il livre son analyse après l’examen de la cassette contenant ossements et objets divers.« Il serait étonnant qu’il s’agisse de restes de militaires canadiens. Il n’y en avait pas dans la région » souligne Bernard Petit. Ce Belfortain passionné d’histoire et d’archéologie a aussitôt réagi quand il a lu dans nos colonnes l’histoire de ces deux soldats sans sépulture dont les ossements sont contenus dans une caissette en bois, au fond du garage d’un pavillon de Belfort depuis maintenant 39 ans ! (notre édition du samedi 15 décembre).
Passionné par la première guerre mondiale, Bernard Petit est particulièrement incollable sur les troupes américaines. Au fil des années, il a accumulé une riche documentation personnelle.
C’est volontiers que Raymonde Burgy, l’octogénaire qui habite le pavillon belfortain, et son fils Emile, l’ont accueilli lundi. Bernard Petit a fait l’inventaire complet de la caissette, notant hélas l’absence des plaques régimentaires qui auraient permis d’identifier formellement les soldats. La présence de ces deux plaques avait pourtant été évoquée par Emile lors de la découverte des corps en 1973. C’est lui qui affirme avoir lu les noms de South et Stimitel.
En revanche, Bernard Petit a décelé sur une guêtre un millésime 1909, indiquant sans doute l’année du modèle et un numéro de référence gravé : L1 226. Pour lui, il s’agit sûrement de matériel américain. « Les numéros figurant sur le matériel britannique ou canadien étaient assortis de flèches et on n’en trouve ici aucune ».
Quant aux quelques ossements, ils procurent peu d’éléments. Tibia, péroné, métatarses, rotules, vertèbres : l’inventaire est aussi macabre qu’incomplet. Raymonde Burgy fournit une explication à l’absence de crâne : « En 1973, quand le médecin légiste a examiné ces ossements, il nous a expliqué qu’avant l’inhumation, les crânes et une partie de la colonne vertébrale, jusqu’à la troisième vertèbre, ont été sectionnés sans doute pour analyse, pour voir s’ils étaient porteurs du virus de la grippe espagnole ».
Cette pandémie qui a fait en 1918-1919 des dizaines de millions de morts dans le monde entier, dont 400 000 en France, a notamment pris naissance aux Etats-Unis, autre indice concordant avec l’hypothèse de militaires américains.
À l’époque, ceux-ci étaient alors particulièrement nombreux dans le Territoire de Belfort, où ils étaient regroupés avant de partir pour la Meuse. « Le 15 mai 1918, la 32e Division est arrivée à Rougemont-le-Château. Elle a été remplacée le 21 juillet par la 29e Division, puis par la 88e Division du 15 septembre au 4 novembre, donc peu de jours avant l’Armistice. À chaque fois, il y avait plus de 29 000 soldats américains dans le secteur, sans oublier ceux des régiments d’artillerie lourde sur voie ferrée ! », énumère Bernard Petit.
Si Belfort n’était pas une zone de front, plusieurs escarmouches dans le secteur ont quand même fait des victimes de part et d’autre. Les deux mystérieux soldats en ont peut-être fait partie. Mais ont-ils été tués par des balles ou par le terrible virus ?
Passionné par la première guerre mondiale, Bernard Petit est particulièrement incollable sur les troupes américaines. Au fil des années, il a accumulé une riche documentation personnelle.
C’est volontiers que Raymonde Burgy, l’octogénaire qui habite le pavillon belfortain, et son fils Emile, l’ont accueilli lundi. Bernard Petit a fait l’inventaire complet de la caissette, notant hélas l’absence des plaques régimentaires qui auraient permis d’identifier formellement les soldats. La présence de ces deux plaques avait pourtant été évoquée par Emile lors de la découverte des corps en 1973. C’est lui qui affirme avoir lu les noms de South et Stimitel.
En revanche, Bernard Petit a décelé sur une guêtre un millésime 1909, indiquant sans doute l’année du modèle et un numéro de référence gravé : L1 226. Pour lui, il s’agit sûrement de matériel américain. « Les numéros figurant sur le matériel britannique ou canadien étaient assortis de flèches et on n’en trouve ici aucune ».
Quant aux quelques ossements, ils procurent peu d’éléments. Tibia, péroné, métatarses, rotules, vertèbres : l’inventaire est aussi macabre qu’incomplet. Raymonde Burgy fournit une explication à l’absence de crâne : « En 1973, quand le médecin légiste a examiné ces ossements, il nous a expliqué qu’avant l’inhumation, les crânes et une partie de la colonne vertébrale, jusqu’à la troisième vertèbre, ont été sectionnés sans doute pour analyse, pour voir s’ils étaient porteurs du virus de la grippe espagnole ».
Cette pandémie qui a fait en 1918-1919 des dizaines de millions de morts dans le monde entier, dont 400 000 en France, a notamment pris naissance aux Etats-Unis, autre indice concordant avec l’hypothèse de militaires américains.
À l’époque, ceux-ci étaient alors particulièrement nombreux dans le Territoire de Belfort, où ils étaient regroupés avant de partir pour la Meuse. « Le 15 mai 1918, la 32e Division est arrivée à Rougemont-le-Château. Elle a été remplacée le 21 juillet par la 29e Division, puis par la 88e Division du 15 septembre au 4 novembre, donc peu de jours avant l’Armistice. À chaque fois, il y avait plus de 29 000 soldats américains dans le secteur, sans oublier ceux des régiments d’artillerie lourde sur voie ferrée ! », énumère Bernard Petit.
Si Belfort n’était pas une zone de front, plusieurs escarmouches dans le secteur ont quand même fait des victimes de part et d’autre. Les deux mystérieux soldats en ont peut-être fait partie. Mais ont-ils été tués par des balles ou par le terrible virus ?
Re: Des restes de soldats oubliés dans un garage !!!!!!!
Les restes des deux militaires de la Première Guerre mondiale ont été transférés au cimetière des Glacis, à Belfort.Depuis la (re)découverte des ossements de deux soldats de la Première Guerre mondiale à Belfort, les choses s’accélèrent. Hier matin, il y avait du monde dans la cour de la maison de M. et Mme Burgy, dans le quartier de la Pépinière : René Bailly, délégué général du Souvenir français, Bernard Petit et Renaud Rousselet, historiens, Michèle-Alice Faivre, adjointe au maire chargée des cimetières, le directeur de l’Onac (Office national pour les anciens combattants) et deux représentants du pôle sépulture de guerre de Colmar.
Après trente-neuf ans d’attente (lire nos éditions du samedi 15 et du mardi 18 décembre), grâce à l’intervention du député Damien Meslot, les ossements ont enfin quitté le garage de la famille Burgy pour rejoindre la nécropole militaire du cimetière des Glacis. À titre provisoire, en attendant de déterminer leur nationalité.
Après avoir pensé qu’ils étaient Canadiens, on leur a attribué la nationalité américaine. Les recherches approfondies d’historiens locaux conduisent cette fois sur une nouvelle piste, celle des Français. « Nous avons examiné les deux brodequins retrouvés dans le cercueil. Ils comportent six œillets et non pas sept ; il s’agit donc de modèles 1893 modifiés en 1912 », résume Renaud Rousselet, qui travaille en étroite collaboration avec Christophe Grudler. « Ce sont les chaussures que portaient les cavaliers français car elles n’ont pas de clous sur la semelle », ajoute Bernard Petit.
Des housseaux de cavalerie (jambières en cuir) confortent cette hypothèse. « La date de 1909 est inscrite dans un cartouche rectangulaire imprimé dans le cuir, un marquage typique de l’armée française. » Pour Renaud Rousselet, pas de doute, il s’agit de cavaliers français « parmi les toutes premières victimes de la Première Guerre, tués en août ou durant l’hiver 1914. Ils ont pu combattre pendant la bataille d’Alsace, du côté du moulin de la Caille. »
« Cet équipement n’était porté que par les Français ou les Noirs Américains, envoyés en renfort après les massacres de Verdun, poursuit Bernard Petit. Mais les Américains ne sont arrivés à Belfort que le 15 octobre 1918 et le légiste avait daté la mort en 1914, voire 1915, lors de l’examen de 1973. »
« Le numéro 38 »
Reste le flou sur le nom des deux victimes. Lors de la découverte des cercueils, Mme Burgy avait retenu les patronymes de « South » et « Stimitel ». « Le premier a une consonance américaine, mais les plaques ont été emmenées avec les cercueils à l’époque et ont disparu. Avec les années, il est aussi possible que le nom ait été déformé. » Renaud Rousselet avance une seconde explication. « Il y avait avec les ossements une petite plaque en zinc avec le numéro 38. À l’époque, on en utilisait de semblables pour identifier les cercueils dont le nom du défunt n’était pas connu. Dès le départ, le corps n’a peut-être jamais été identifié. »
La dernière demeure des deux soldats belfortains inconnus dépendra de leur nationalité. Ou du moins de celle que les historiens parviendront à leur attribuer : s’ils sont étrangers, ils seront rapatriés dans leur pays comme le prévoient des accords signés dans les années 1950. S’ils sont bien Français, ils seront – enfin – inhumés à côté des leurs, aux Glacis.
Au-delà de la découverte des ossements des deux militaires, Renaud Rousselet, assistant du conseiller général Christophe Grudler et historien comme lui, s’interroge sur le « cimetière interdit ».
« Lors de mes recherches, il y a quelques années, j’ai découvert qu’un projet de grand cimetière était prévu derrière l’actuel cimetière israélite, à la Pépinière. Il devait même prendre le nom de « Bellevue ». Les premiers corps de soldats ont été enterrés un peu plus bas, où se trouve l’actuelle rue Molière dès 1914. La commission d’hygiène a rapidement mis son veto parce que le site était marécageux et insalubre. Pourtant, on a continué à y enterrer des corps jusqu’en 1915. Peut-être au-delà. La plupart des cercueils ont ensuite été transférés aux Glacis en 1920-1922. Les 69 tombes des soldats américains ont été transférées au cimetière des mobiles, puis rapatriées dans la Meuse. »
Renaud Rousselet n’a pas trouvé trace de l’existence de ce cimetière dans les archives. « Pourtant, il a été déclaré et les documents ont existé. Pour connaître l’identité des deux soldats, il faudrait retrouver les plans du cadastre. » Documents cachés, détruits ? « Ce qui est certain, c’est que ces deux corps n’étaient pas les seuls et qu’il reste encore des soldats de 1914-1918 sous certaines maisons de la Pépinière. C’est un vrai scandale de les laisser là alors que nous allons fêter le 100 e anniversaire du début de la Première Guerre mondiale à Belfort. Ce serait un bel hommage que de sonder le quartier et de leur offrir une sépulture décente. »
René Bailly, délégué général du Souvenir français, martèle quant à lui la même question : « La famille Burgy a alerté les autorités en 1973 lorsque les cercueils ont été découverts. Pourquoi rien n’a bougé pendant trente-neuf ans ? Pourquoi a-t-elle dû conserver les ossements dans une boîte en bois, dans son garage ? »
L’historien Bernard Petit, de son côté, demande à ce que le drapeau américain soit planté en hommage à tous les soldats d’Outre-Atlantique qui ont combattu – et sont morts – pour défendre la France. « Il y a eu plus de 1000 morts et blessés américains dans le Territoire pendant la Première Guerre… »
Après trente-neuf ans d’attente (lire nos éditions du samedi 15 et du mardi 18 décembre), grâce à l’intervention du député Damien Meslot, les ossements ont enfin quitté le garage de la famille Burgy pour rejoindre la nécropole militaire du cimetière des Glacis. À titre provisoire, en attendant de déterminer leur nationalité.
Après avoir pensé qu’ils étaient Canadiens, on leur a attribué la nationalité américaine. Les recherches approfondies d’historiens locaux conduisent cette fois sur une nouvelle piste, celle des Français. « Nous avons examiné les deux brodequins retrouvés dans le cercueil. Ils comportent six œillets et non pas sept ; il s’agit donc de modèles 1893 modifiés en 1912 », résume Renaud Rousselet, qui travaille en étroite collaboration avec Christophe Grudler. « Ce sont les chaussures que portaient les cavaliers français car elles n’ont pas de clous sur la semelle », ajoute Bernard Petit.
Des housseaux de cavalerie (jambières en cuir) confortent cette hypothèse. « La date de 1909 est inscrite dans un cartouche rectangulaire imprimé dans le cuir, un marquage typique de l’armée française. » Pour Renaud Rousselet, pas de doute, il s’agit de cavaliers français « parmi les toutes premières victimes de la Première Guerre, tués en août ou durant l’hiver 1914. Ils ont pu combattre pendant la bataille d’Alsace, du côté du moulin de la Caille. »
« Cet équipement n’était porté que par les Français ou les Noirs Américains, envoyés en renfort après les massacres de Verdun, poursuit Bernard Petit. Mais les Américains ne sont arrivés à Belfort que le 15 octobre 1918 et le légiste avait daté la mort en 1914, voire 1915, lors de l’examen de 1973. »
« Le numéro 38 »
Reste le flou sur le nom des deux victimes. Lors de la découverte des cercueils, Mme Burgy avait retenu les patronymes de « South » et « Stimitel ». « Le premier a une consonance américaine, mais les plaques ont été emmenées avec les cercueils à l’époque et ont disparu. Avec les années, il est aussi possible que le nom ait été déformé. » Renaud Rousselet avance une seconde explication. « Il y avait avec les ossements une petite plaque en zinc avec le numéro 38. À l’époque, on en utilisait de semblables pour identifier les cercueils dont le nom du défunt n’était pas connu. Dès le départ, le corps n’a peut-être jamais été identifié. »
La dernière demeure des deux soldats belfortains inconnus dépendra de leur nationalité. Ou du moins de celle que les historiens parviendront à leur attribuer : s’ils sont étrangers, ils seront rapatriés dans leur pays comme le prévoient des accords signés dans les années 1950. S’ils sont bien Français, ils seront – enfin – inhumés à côté des leurs, aux Glacis.
Au-delà de la découverte des ossements des deux militaires, Renaud Rousselet, assistant du conseiller général Christophe Grudler et historien comme lui, s’interroge sur le « cimetière interdit ».
« Lors de mes recherches, il y a quelques années, j’ai découvert qu’un projet de grand cimetière était prévu derrière l’actuel cimetière israélite, à la Pépinière. Il devait même prendre le nom de « Bellevue ». Les premiers corps de soldats ont été enterrés un peu plus bas, où se trouve l’actuelle rue Molière dès 1914. La commission d’hygiène a rapidement mis son veto parce que le site était marécageux et insalubre. Pourtant, on a continué à y enterrer des corps jusqu’en 1915. Peut-être au-delà. La plupart des cercueils ont ensuite été transférés aux Glacis en 1920-1922. Les 69 tombes des soldats américains ont été transférées au cimetière des mobiles, puis rapatriées dans la Meuse. »
Renaud Rousselet n’a pas trouvé trace de l’existence de ce cimetière dans les archives. « Pourtant, il a été déclaré et les documents ont existé. Pour connaître l’identité des deux soldats, il faudrait retrouver les plans du cadastre. » Documents cachés, détruits ? « Ce qui est certain, c’est que ces deux corps n’étaient pas les seuls et qu’il reste encore des soldats de 1914-1918 sous certaines maisons de la Pépinière. C’est un vrai scandale de les laisser là alors que nous allons fêter le 100 e anniversaire du début de la Première Guerre mondiale à Belfort. Ce serait un bel hommage que de sonder le quartier et de leur offrir une sépulture décente. »
René Bailly, délégué général du Souvenir français, martèle quant à lui la même question : « La famille Burgy a alerté les autorités en 1973 lorsque les cercueils ont été découverts. Pourquoi rien n’a bougé pendant trente-neuf ans ? Pourquoi a-t-elle dû conserver les ossements dans une boîte en bois, dans son garage ? »
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