Deux poilus morts en 1917, retrouvés dans la Marne.
Page 1 sur 1
Deux poilus morts en 1917, retrouvés dans la Marne.
Ils s'appelaient Jean Bourdon et Edmond Trapé et ils sont morts au combat il y a presque 100 ans. Tués en 1917, ces deux poilus de la guerre 14-18 viennent d'être déterrés du champ d'un agriculteur près de Cormicy, au nord de Reims, dans le département de la Marne.
Une fosse commune ?
Il ne s'agit que de restes, mêlés à d'autres ossements dont au moins deux autres personnes, mais ceux-ci ont pu être identifiés par les archéologues grâce aux plaques autour de leur coup. "Leurs plaques indiquent les noms du caporal Jean Bourdon, âgé de 28 ans, et du deuxième classe Edmond Trapé, 35 ans, du 150e régiment d'infanterie, qui sont tombés le 16 avril 1917 au premier jour des batailles du Chemin des Dames", a précisé Yves Desfossés, conservateur régional de l'archéologie en Champagne-Ardenne.
Les deux soldats étaient selon France 3 Champagne-Ardenne originaires du sud-ouest de la France. Et parmi les autres trouvailles déterrées de ce qui pourrait être une fosse commune, un porte-monnaie, des boutons d'uniformes français, des cartouches et des sacs à dos ont également été retrouvés. Les ossements vont désormais être étudiés par un anthropologue, avant d'être restitués à l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (Onac).
Info MN
A savoir qu'il y a eu aussi un reportage hier sur France 3.
Re: Deux poilus morts en 1917, retrouvés dans la Marne.
Jean Boudon est né à Aiguillon, dans le Lot-et-Garonne, Edmond Trapé à Ax-les-Thermes, en Ariège. Comme tant d’autres, leur vie a soudainement basculé le 1 er août 1914, à 16 heures, quand le tocsin a sonné la mobilisation générale. Ils ont quitté leurs chères terres du Sud-Ouest pour les lointaines plaines de Champagne. En avaient-ils le pressentiment ? Leurs au revoir étaient des adieux.
Le 16 avril 1917, aux premières heures de l’offensive Nivelle, le caporal Jean Boudon, 27 ans, et le deuxième classe Edmond Trapé, 34 ans, sont tombés côte à côte, fauchés par le même obus, la même mitraille, dans l’enfer du mont de Sapigneul, près de Cormicy. Un siècle qu’ils reposaient ensemble, ensevelis dans un champ. Jusqu’au passage d’un tracteur mardi
« L’agriculteur était en train de labourer quand il a heurté quelque chose de métallique », relate Pierre Malinowski, un passionné d’histoire locale. « Il s’agissait d’une tôle. Il a voulu la dégager mais en soulevant, dessous, il a vu un casque Adrian et des ossements. » Le maire de Cormicy a été prévenu, puis Yves Desfossés, chef du service régional de l’archéologie. Le spécialiste s’est rendu sur place et a constaté qu’il n’y avait pas une, mais deux dépouilles. Mélangés aux ossements, un porte-monnaie, des pièces, une baïonnette, une conserve alimentaire, un fourreau mais aussi les plaques militaires qui ont permis d’identifier les deux Poilus.
« Ils appartenaient au 150 e Régiment d’infanterie envoyé à l’assaut contre les lignes allemandes, le matin du 16 avril 1917 » , indique Pierre Malinowski. «Leurs corps ont été retrouvés entre la première et la deuxième ligne. Il y en avait encore une troisième, en haut de la butte. Ce fut un massacre. Le 150 e a été pulvérisé. Environ 1400 soldats sont montés au combat à 6 heures. A 10 heures, les trois-quarts étaient morts. »
Des camarades ont déclaré avoir assisté aux derniers instants de Jean Boudon. « Ils ont dit qu’il a été tué par un bombardement. Il a été promu à titre posthume pour son attaque.» Le soir du 16 avril, les rescapés du 150 e régiment d’infanterie ont été relevés par le 114 e . « Il y avait tellement de cadavres qu’ils n’ont pas été ramassés. Ils ont été jetés, repoussés pour dégager le terrain afin de préparer l’offensive suivante. » Peut-être que la tôle fut déposée sur les deux corps, sépulture sommaire que les circonstances de l’époque exigeaient alors.
La paix revenue, en 1919, le site fut rapidement remis en culture, sans s’embarrasser des soldats enfouis sous la terre. « On voulait faire vite. »
Combien d’Edmond Trapé et de Jean Boudon restent encore à découvrir ? « Beaucoup », répond Pierre Malinowski. « Le 150 e compte 700 disparus pour la seule journée du 16 avril 1917. Et rien qu’ici, dans les champs autour de nous, 670 Russes ont eux aussi disparu lors de l’attaque des positions allemandes trois jours plus tard, le 19 avril. Nous sommes sur un cimetière souterrain. »
Les plaques militaires mais aussi l’outil informatique ont permis de donner un nom aux deux Poilus exhumés à Cormicy. «Nous avons entré leurs identités dans la base de Mémoire des hommes, un site du ministère de la Défense qui répertorie tous les soldats tués au combat», explique un gendarme de la brigade de Loivre.«C’est ainsi que nous avons découvert qu’ils appartenaient au 150e régiment d’infanterie. Le site comprend également les journaux de marche de toutes les unités, ce qui nous a permis de connaître précisément la date de leur mort.»
Même avec un nom incomplet, une identification reste possible car le logiciel de Mémoire des hommes fonctionne par rapprochement, en recoupant les différentes combinaisons syllabiques. Les deux soldats connus, Pierre Malinowski a tenté de retrouver d’éventuels descendants. Dans le Lot-et-Garonne, plusieurs abonnés téléphoniques portent le même nom que Jean Boudon. Il en a contacté un. J’ai appelé mardi. Une personne âgée m’a répondu. Elle connaît Jean Boudon. C’était quelqu’un de sa famille. Ce fut un instant très émouvant. La personne s’est mise à pleurer.»
article l'Union.
Le 16 avril 1917, aux premières heures de l’offensive Nivelle, le caporal Jean Boudon, 27 ans, et le deuxième classe Edmond Trapé, 34 ans, sont tombés côte à côte, fauchés par le même obus, la même mitraille, dans l’enfer du mont de Sapigneul, près de Cormicy. Un siècle qu’ils reposaient ensemble, ensevelis dans un champ. Jusqu’au passage d’un tracteur mardi
« L’agriculteur était en train de labourer quand il a heurté quelque chose de métallique », relate Pierre Malinowski, un passionné d’histoire locale. « Il s’agissait d’une tôle. Il a voulu la dégager mais en soulevant, dessous, il a vu un casque Adrian et des ossements. » Le maire de Cormicy a été prévenu, puis Yves Desfossés, chef du service régional de l’archéologie. Le spécialiste s’est rendu sur place et a constaté qu’il n’y avait pas une, mais deux dépouilles. Mélangés aux ossements, un porte-monnaie, des pièces, une baïonnette, une conserve alimentaire, un fourreau mais aussi les plaques militaires qui ont permis d’identifier les deux Poilus.
« Ils appartenaient au 150 e Régiment d’infanterie envoyé à l’assaut contre les lignes allemandes, le matin du 16 avril 1917 » , indique Pierre Malinowski. «Leurs corps ont été retrouvés entre la première et la deuxième ligne. Il y en avait encore une troisième, en haut de la butte. Ce fut un massacre. Le 150 e a été pulvérisé. Environ 1400 soldats sont montés au combat à 6 heures. A 10 heures, les trois-quarts étaient morts. »
Des camarades ont déclaré avoir assisté aux derniers instants de Jean Boudon. « Ils ont dit qu’il a été tué par un bombardement. Il a été promu à titre posthume pour son attaque.» Le soir du 16 avril, les rescapés du 150 e régiment d’infanterie ont été relevés par le 114 e . « Il y avait tellement de cadavres qu’ils n’ont pas été ramassés. Ils ont été jetés, repoussés pour dégager le terrain afin de préparer l’offensive suivante. » Peut-être que la tôle fut déposée sur les deux corps, sépulture sommaire que les circonstances de l’époque exigeaient alors.
La paix revenue, en 1919, le site fut rapidement remis en culture, sans s’embarrasser des soldats enfouis sous la terre. « On voulait faire vite. »
Combien d’Edmond Trapé et de Jean Boudon restent encore à découvrir ? « Beaucoup », répond Pierre Malinowski. « Le 150 e compte 700 disparus pour la seule journée du 16 avril 1917. Et rien qu’ici, dans les champs autour de nous, 670 Russes ont eux aussi disparu lors de l’attaque des positions allemandes trois jours plus tard, le 19 avril. Nous sommes sur un cimetière souterrain. »
Les plaques militaires mais aussi l’outil informatique ont permis de donner un nom aux deux Poilus exhumés à Cormicy. «Nous avons entré leurs identités dans la base de Mémoire des hommes, un site du ministère de la Défense qui répertorie tous les soldats tués au combat», explique un gendarme de la brigade de Loivre.«C’est ainsi que nous avons découvert qu’ils appartenaient au 150e régiment d’infanterie. Le site comprend également les journaux de marche de toutes les unités, ce qui nous a permis de connaître précisément la date de leur mort.»
Même avec un nom incomplet, une identification reste possible car le logiciel de Mémoire des hommes fonctionne par rapprochement, en recoupant les différentes combinaisons syllabiques. Les deux soldats connus, Pierre Malinowski a tenté de retrouver d’éventuels descendants. Dans le Lot-et-Garonne, plusieurs abonnés téléphoniques portent le même nom que Jean Boudon. Il en a contacté un. J’ai appelé mardi. Une personne âgée m’a répondu. Elle connaît Jean Boudon. C’était quelqu’un de sa famille. Ce fut un instant très émouvant. La personne s’est mise à pleurer.»
article l'Union.
Sujets similaires
» Deux poilus cachés pendant 4 ans dans un grenier ...
» des soldats allemands retrouvés dans la Marne
» Les corps de 5 poilus retrouvés près de Luneville.
» Un Poilu retrouvé dans la Marne...
» Deux soldats de 14/18 retrouvés et identifiés à Chermizy-Ailles
» des soldats allemands retrouvés dans la Marne
» Les corps de 5 poilus retrouvés près de Luneville.
» Un Poilu retrouvé dans la Marne...
» Deux soldats de 14/18 retrouvés et identifiés à Chermizy-Ailles
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum